Niger / Les mutilations génitales feminines toujours pratiquées
Photo prise lors d'une Cérémonie de déclaration publique d'abondant des violences basées sur le genre, le 15 février 2017 dans la commune rurale de Makalondi, département de Torodi, organisé par le CONIPRAT avec l'appui financier de l'UNICEF. Credits Studio Kalangou

Niger / Les mutilations génitales feminines toujours pratiquées

Le Niger à l’instar de la Communauté Internationale célèbre ce 6 février la Journée Mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines.

La pratique perd de l’ampleur au Niger mais persiste chez certaines ethnies

Selon le trésorier général Youssouf Bachabi du Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles (CONIPRAT), interrogé par Studio Kalangou, la pratique est aujourd’hui à la baisse : « les années 90 c’était à 5%, aujourd’hui nous somme à 2%. Mais ça dépend des ethnies. Par exemple dans la région de Tillabéri, les peulh font plus d’excision, les gourmantchés viennent après. Les peulhs sont à 65% et les gourmantchés, 12%. »

Sur les quatre formes de mutilations génitales féminines, trois sont toujours pratiquées au Niger. « La première il faut enlever le clitoris ou une partie du clitoris. La deuxième, c’est là où on enlève et le clitoris et toutes les lèvres, petites et grandes. La troisième, non pratiquée au Niger, c’est l’ablation du clitoris. Et, le quatrième type, c’est le « dan gouria », c’est l’hymen qui sort un peut, il s’agit d’une maladie ou d’une malformation, c’est le « wanzam » qui vient enlever ça. »

D’après la Direction Régionale de la Promotion de la femme et de la protection de l’enfant de Maradi, la pratique la plus fréquente dans les villages de la région est la quatrième forme ou « Dan Gourya ».

Bibata Koné, Directrice Adjointe de la promotion de la femme, à Studio Kalangou : « A Maradi la réalité est qu’on pratique cette mutilation génitale féminine. Surtout dans les villages un peu éloignés. Et cette pratique concerne surtout le « dan gouria ». Le « dan gouria » c’est un organe qui apparait au niveau de l’orifice vaginal de la femme, surtout de la petite fille dès la naissance. Et quand on constate ça, on fait appel aux « Wanzam » ce sont eux qui interviennent pour pratiquer cette mutilation, avec toutes les conséquences que cela comporte. Non seulement, il y a le traumatisme au niveau de l’enfant, mais il peut survenir des hémorragies ou infections qui peuvent conduire à la mort. Ou bien dans un autre cas, ça peut conduire à la stérilité de la fille. Une fois grande et mariée, on constate qu’il y a un problème, probablement à cause de cette pratique-là.

Ces pratiques sont à bannir, elles sont même punies par la loi et peuvent conduire en prison. Il y a eu, au Niger, des cas de femmes ou d’hommes emprisonnés à cause des mutilations génitales. »

Des actions sont menées par le CONIPRAT pour lutter contre cette pratique selon Youssouf Bachabi « Depuis 2007 avec le concours de l’UNICEF, on a institué un programme qui forme les villageois sur leurs droits. Si la personne connait ses droits, la personne va éviter de se faire exciser. La section-jeunes de CONIPRAT va dans les écoles professionnelles, surtout de santé, pour vraiment faire une bonne sensibilisation pour que, au fur et à mesure, la  lutte contre ça puisse être de mise dans toute la carrière de l’apprenant. »