Journée mondiale de l’enseignant, être éducateur en zone de conflit
Une enseignante et ses élèves en classe / Crédit: GPE / Kelley Lynch - Source : flickr.com - CC BY-NC-ND 2.0

Journée mondiale de l’enseignant, être éducateur en zone de conflit

L’éducation, lumière et guide universel est transmise d’une personne à une autre par le biais de l’enseignant.

Ce 5 octobre, le monde célèbre cet éducateur qui transmet le savoir. Cette journée commémore la signature de la recommandation de 1966, de l’organisation internationale du travail (OIT) qui fixe les critères de référence relatifs aux responsabilités du personnel.

Ils sont des personnes des deux sexes qui se battent pour former des citoyens afin qu’ils soient instruits et participent au développement de leur nation. C’est pourquoi, on parle d’éducation inclusive, équitable et de qualité offrant des opportunités à tous.

« L’éducation est un droit humain, un bien public et une responsabilité publique » souligne l’UNESCO. Malheureusement, une éducation entravée par l’insécurité au sahel.

Aujourd’hui, ce travail d’enseignant fait face à l’une des contraintes les plus difficiles au Sahel du fait de la fermeture des écoles. Selon, les Nations Unies, en fin d’année 2021-2022, ce sont plus de 12 400 écoles qui sont fermées en Afrique occidentale et centrale. Et cela, en raison de la menace  sécuritaire. Une situation qui touche également le Niger, où, près de 900 écoles sont fermées.

Une situation qui exacerbe et met à mal le rôle de l’enseignant particulièrement dans les zones de conflits.

Eduquer en zone de conflit

Situé au cœur de la zone des trois frontières, Ayorou est un département de la région de Tillabéri en proie à l’insécurité.

C’est dans ce département que Mme Adama Amadou exerce son métier d’enseignante. Elle est enseignante depuis 22 ans.

Malgré les difficultés rencontrées, pendant les années antérieures, l’avènement de l’insécurité sur toute l’étendue de la commune d’Ayorou impacte le travail de Mme Adama. « Nous avons peur, même en classe, on n’a pas l’esprit pour enseigner » a-t-elle déclaré au micro de Studio Kalangou.

En classe, elle reste sur ses gardes ajoute-t-elle, « tu enseignes, tu regardes derrière s’il n’y a rien ».

En plus, « t’entends des coups de fusils ! Tout cela, traumatisent les enfants et ça traumatise nous les enseignantes aussi. »

Les mouvements de population provoqués par la menace des groupes ont entrainé l’accroissement du nombre d’élèves dans certaines classes dans cette zone. « Si tu avais 20 élèves, aujourd’hui tu en 40 » conclut Mme Adama Amadou.

À lire aussi :

Des centres de regroupement pour la continuité de l’éducation en situation d’urgence

Niger : plus de 53,000 enfants privés de leurs droits à l’éducation

L’ONU exhorte tous les acteurs à l’intensification ainsi qu’a un soutien responsable et durable pour un apprentissage de qualité pour chaque enfant du Sahel.

« Cela passe enfin par un renforcement des solutions d’apprentissage alternatives, innovantes et flexibles pour la continuité éducative ».

Faride BOUREIMA.