La situation sécuritaire dans la région de Diffa
Les forces armées nigériennes mènent un mouvement de convoi, un engagement des principaux dirigeants et un exercice d'embuscade au cours de Flintlock 18 au Niger, en Afrique, le 15 avril 2018. Photo de l'armée américaine par le sergent. Jérémie Runser.

La situation sécuritaire dans la région de Diffa

Dans le dernier  rapport d’analyse de monitoring de protection de la région de Diffa de Janvier 2022,  la situation sécuritaire était jugée calme. Cependant, ces dernières semaines, la donne est en train de changer avec un regain d’attaques meurtrières et d’enlèvements impliquant les groupes  djihadistes.

C’est ce que Bello Hassan, un acteur de la société civile de la région indique dans une interview accordée au Studio Kalangou. Une situation sécuritaire caractérisée par des attaques des véhicules sur l’axe Kindjandi-N’guigmi, avec des enlèvements ciblant les populations civiles contre paiement de rançons par des groupes armés non étatiques (GANE). Il indique également que la secte Boko Haram est en train de menacer les populations vivant sur le lit du Lac Tchad.

Pourtant, le 25 juin dernier, le président de la République Mohamed Bazoum était en visite dans la région.  Visite au cours de laquelle il se réjouissait de l’amélioration de la situation sécuritaire de la région.  Hassane Bello espère que le gouvernement redouble d’efforts afin de juguler le développement de cette insécurité.

Pour le coordonnateur régional de l’association alternative espace citoyens Marah Mamadou, les groupes armés non étatiques « se montrent de plus en plus actifs, de plus en plus violents…ils font des enlèvements de personnes… ». Il indique que des civils ont récemment été tués et des véhicules emportés à Gargada et dans le chef-lieu de la commune rurale de Chétimari.

Pour Seidik Abba, journaliste et spécialiste des questions sécuritaires dans le lac Tchad joint par le Studio Kalangou, « cette multiplication d’attaques s’explique surtout par la fragmentation de Boko Haram en plusieurs entités qui prennent des initiatives, elles-mêmes, de faire des attaques non coordonnées ». C’est ce qui explique la multiplication et la fréquence des attaques sur plusieurs localités de la région.

Selon lui, la multiplication de ces attaques est aussi imputable à une volonté de la secte Boko Haram de s’approvisionner à la fois en armes et en moyens de subsistance. La rareté des opérations coordonnées des armées mixtes des différents pays est aussi à prendre en compte.

Pour pallier ce phénomène d’insécurité, les structures syndicales de la société civile de la région de Diffa ont lancé un appel à l’endroit de la population de s’unir et de rester vigilante.

Interview de Bello Hassan, un acteur de la société civile

Interview de Marah Mamadou, coordonnateur régional de l’association alternative espace citoyens

Interview de Seidik Abba, journaliste et spécialiste des questions sécuritaires dans le lac Tchad

ADAM YERIMA SARIOU