Débat au sein de la société civile sur l’appui militaire étranger
soldats français impliqués dans .la lutte anti-insurrectionnelle Opération barkhane patrouille régionale avec un soldat malien le 10 Mars 2016 à Timbamogoye. PASCAL GUYOT / AFP

Débat au sein de la société civile sur l’appui militaire étranger

« L’Allemagne va débloquer 27 millions d’euros pour aider le Niger sur le plan militaire et contribuer au développement du nord du pays », a annoncé lundi la chancelière Angela Merkel, en visite à Niamey. 

Au cours d’une conférence conjointe, le président Issoufou Mahamadou, a précisé que qu’un centre logistique serait installé à Niamey pour soutenir les 650 soldats allemands présents au Mali; au sein de la MINUSMA. Il réfute ainsi l’idée qu’il puisse s’agir d’une base militaire allemande au Niger.

La présence militaire fait débat au sein dans la classe politique et de la société civile. L’émission « Forum » du Studio Kalangou s’en est fait l’écho ce mardi 11 octobre.

Extraits :

Moussa Aksar, directeur de publication du journal « l’Evènement »

« Nous avons un territoire très vaste, nous ne pouvons pas, avec nos maigres moyens le contrôler. J’entends par-ci, par-là, les gens désapprouver cette présence étrangère même si, il est prouvé que le Niger est un verrou essentiel dans la lutte contre le terrorisme……. Les puissances étrangères ont compris le rôle du Niger. Et c’est pour cela aussi que ces puissances viennent nous aider.

C’est ce qui explique la présence de ces puissances, notamment les américains, vous avez les français qui ont au moins 2 bases. Et vous avez aussi les allemands qui veulent amener leur contribution, en créant une base logistique pour aider à stabiliser le Mali. Tant qu’il n y a pas cette stabilisation au Mali, nous auront encore des problèmes au Niger. »

Nassirou Seydou, acteur de la société civile, voix des sans voix

« Le citoyen constate qu’il y a déjà deux bases militaires, française et américaine…..on a dit qu’elles doivent nous aider à nous protéger ; (or) on constate qu’il y a de part et d’autre des attaques, alors qu’elles sont censées donner des renseignements pour qu’on les évite, elles ne l’ont pas fait. Je pense que c’est difficile encore de convaincre le citoyen qu’une autre base peut s’ajouter au lot pour nous sécuriser. Sankara a dit aucun peuple ne peut confier sa sécurité à un autre….les gens ne peuvent pas continuer à croire que notre sécurité peut être assurée par les occidentaux ou par d’autres pays à travers des bases militaires. Il faut lutter contre le chômage des jeunes, nous devons armer nos forces de défense et de sécurité, les entrainer, créer les conditions d’une sécurisation de notre territoire …..Nous avons été attaqués à plusieurs reprises, donc c’est difficile de faire croire aux nigériens que ces bases militaires sont là pour nous sécuriser. »

Mamane Sani Adamou, expert en questions sécuritaires.

« Angela Merkel est venue au Niger dans le cadre de la stratégie Sahel, c’est-à-dire, depuis que l’UE a adopté sa politique étrangère de sécurité et de défense. Maintenant elle a une gestion concertée des actions militaires hors de l’Europe et en particulier en Afrique. Avant c’était la France qui agissait seule dans ces anciennes colonies, aujourd’hui c’est de concert avec l’UE. ….Au-delà de la coopération bilatérale allemande, le véritable problème qui est posé par la lutte contre le terrorisme, c’est que c’est un euphémisme pour désigner une politique de recolonisation du continent africain, comme réponse à la crise dans laquelle se trouve les pays européens. »