Course pour l’humanité : travailler sur la prévention et la mitigation des risques
Stand du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), le 19 août 2021 au palais du 29 juillet de Niamey / CC-Faride Boureima / Studio Kalangou

Course pour l’humanité : travailler sur la prévention et la mitigation des risques

Célébrer les humanitaires, il le faut bien au regard des millions de personnes qu’assistent ces milliers de travailleurs au col blanc à travers le monde, afin qu’ils s’épanouissent et vivre dans de meilleurs conditions.

C’est en hommage aux 22 humanitaires ayant perdu la vie parmi lesquels Sergio de Mello, Secrétaire Général des Nations Unies dans un attentat à la bombe, le 19 août 2003 en Irak, que cette journée a été choisi par l’assemblée des nations unies.

Le Niger à l’instar des autres pays du monde a célébré la journée mondiale de l’aide humanitaire, le 19 août 2021, au palais du 29 juillet. Le thème choisi est la « Course pour l’humanité » en lien avec l’impact des changements climatiques sur les populations vulnérables.

Occasion saisie par les autorités Nigérienne de lancer un  appel aux partenaires financiers sur leurs engagements et leurs générosités vis-à-vis du Niger afin de répondre efficacement aux conséquences des menaces nouvelles liées au changement climatique. Le premier ministre, Ouhoumoudou Mahamadou d’ajouter « Chaque année, environ 100 000 hectares de terres arables sont perdus à cause de l’érosion hydrique, entrainant la perte de cultures et de moyens de subsistance pour des milliers d’agriculteurs. » En effet, 2 958 ha de terres de cultures sont touchés par ses inondations selon le ministère de l’action humanitaire et de la gestion de la catastrophe à la date du 16 août 2021. A cette date le bilan des inondations sur le territoire national fait état de 97 573 personnes soit 11 428 ménages sinistrées au cours des mois de juillet et d’août dont 57 décès.

Selon Yves Habumugisha, Représentant des organisations internationales représentées au Niger (OIREN) « La rareté des ressources et la faiblesse dans la mise en œuvre des engagements politiques nous empêche d’atteindre un impact majeur dans nos actions et œuvrer pour l’augmentation de la résilience des personnes les plus vulnérables » peut-on lire sur Le Sahel. Un défi dont ils sont conscients a-t-il déclaré.

Yves Habumugisha a expliqué qu’ « en tant qu’acteur humanitaire, nous devons être redevables envers nos bénéficiaires et mettre en œuvre des actions qui contrastent cette urgence climatique, le plus tôt possible ».

L’action humanitaire face à l’urgence climatique

A travers leurs actions, les humanitaires anticipent pour répondre aux crises et soutenir la résilience des populations les plus touchées face aux effets du changement climatique.

Pour Hamed Constantin Tchibozo, coordinateur du projet Reverdir l’Afrique, World Vison Niger « qui connaît les effets du changement climatique comprendra aussi que cela a un impact considérable sur la vie des communautés ». Ce programme vise le renforcement de la sécurité alimentaire des populations, tout en développant  une économie qui va amélioré la gestion des ressources naturelles a expliqué Hamed Constantin.

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Ismael Mamoudou est un revendeur de bois de chauffe destiné aux ménages, il prit connaissance des effets du changement climatiques lors qu’il s’est rendu compte de la diminution des ressources en bois. Depuis qu’il a vu les résultats de plantation d’arbre mené par le projet dit-il, il s’est tourné dans la plantation d’arbre : « hier, j’ai acheté des plants pour 51 000 francs CFA».

Les phénomènes du changement climatique impactent aussi le travail des humanitaires au Niger. Dans la construction des abris et bien non-alimentaires pour les personnes déplacées les défis à relever sont nombreux. Selon Hamed Ben Oduwa, chargé de la coordination du groupe de travail abris et bien non-alimentaires, de OIM-Niger, la désertification créé des problèmes dans le secteur abris en ce qui concerne les matériaux de construction. Dans ce secteur, l‘utilisation du bois diffère d’un pays à un autre et dans ce contexte de changements climatiques, l’emploi de cette denrée est très difficile à utiliser, « car on contribuerait à dégrader encore plus l’environnement » a expliqué Hamed Ben Oduwa.

S’agissant des mouvements de populations, le plan de contingence de 2019 qui prévoyait « avoir au moins 200 000 personnes impacté par les inondations, mais l’année passée on est arrivé jusqu’à 600 000. Cette année on attend plus ou moins 580 000 personnes qui vont être touchées».

Une évolution qui s’observe au fil du temps et à « des conséquences incommensurables » compte tenu de l’absencede moyens selon Hamed Ben Oduwa.

Faride BOUREIMA.