Classement IDH du Niger : pourquoi et comment améliorer les mauvaises performances ?
À gauche : Une femme dans un jardin de culture irriguée au Niger (Source : Wikimédia Commons). À droite : Tableau du classement IDH 2018 (Source: PNUD) / Illustration : Studio Kalangou

Classement IDH du Niger : pourquoi et comment améliorer les mauvaises performances ?

Le 14 septembre dernier, c’est un rappel, le PNUD avait publié la Mise à jour statistiques 2018 des indices et indicateurs du développement humains. Dans cette mise à jour, le Niger occupe la 189ième place sur 189 pays classés. Une mauvaise prestation qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive aussi bien dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux, au point où le gouvernement s’est lancé dans des explications.

L’Indice de Développement Humain (IDH) est un indicateur du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) démarré en 1990 afin d’évaluer le taux de développement humain des pays du monde. Ce classement tient principalement compte du produit intérieur brut (PIB) par habitant, de l’espérance de vie à la naissance et du niveau d’éducation des enfants de plus de 15 ans.

Pour Malam Issa Rabiou, chargé de programme au Collectif pour la Défense du Droit à l’Energie (CODDAE), interrogé par STUDIO KALANGOU, l’essentiels des investissements réalisés «…ne vont pas réellement dans les secteurs sociaux de base… » qui sont pourtant « …très utiles dans le calcul de l’IDH… ». Il explique notamment que le secteur de la santé fait partie des «grands oubliés » des politiques de développement du gouvernement, puisque « …la population augmente mais le nombre de médecins par habitant diminue… ».

Invité au forum du Studio Kalangou, l’économiste Chérif Chako par ailleurs enseignant à l’université Abdou Moumouni de Niamey, explique qu’il est « illusoire de croire que c’est l’argent en tant que tel qui fait le développement humain, c’est l’utilisation de l’argent, l’efficacité avec laquelle on utilise les ressources financières pour développer les aspects humains » qui est la chose la plus importante. En effet, le Niger est classé dernier alors même qu’il ne dispose pas du PIB par habitant le plus faible. Pour lui, l’amélioration de la place du Niger dans ce classement sera consécutive à une réforme du système éducatif : « …il faut que l’éducation soit en rapport avec les besoins et l’économie rurale pour notre pays… ». C’est-à-dire former plus de techniciens et d’ingénieurs qui seront capables, à terme, d’apporter des changements significatifs dans le monde rural concernant le développement de l’agriculture ou de l’énergie notamment.

C’est également ce que pense Mamadou Elh Amadou, Enseignant et Coordonnateur de l’Observatoire pour la Promotion de l’Education au Niger (OPEN), qui interpelle : « l’IDH est un rétroviseur pour nous…il doit nous permettre de nous ajuster ».