Département de Birni’Konni : menaces des insectes sur les cultures
Pulvérisation de maïs Pan3812 contre la chenille légionnaire à la ferme Ndabibi, Naivasha / Photographe : CIMMYT/ Peter Lowe / Flickr.com

Département de Birni’Konni : menaces des insectes sur les cultures

La campagne agricole de cette année a débuté au Niger au mois de mai avec une longue rupture de pluies. Ce qui a causé dans plusieurs villages du pays des échecs au niveau des cultures. C’est le cas à Birni’Konni, dans la région de Tahoua où les cultures sont affectées par ce manque de pluies et aussi par l’apparition des insectes ravageurs. Selon les producteurs de ce département, cette situation risque de compromettre leurs prochaines récoltes.

Le chef du service de l’agriculture de la commune de Konni, Ibrahim Gocha explique au micro du Studio Kalangou que la situation de la campagne agricole de cette année est globalement satisfaisante, mais « il y a quelques jours que nous observons une suspension des précipitations qui peut entrainer des conséquences sur les cultures ». En effet, les déficits hydriques (insuffisance des pluies) peuvent endommager les semis, contrarier la croissance des plantes et faciliter surtout le développement des insectes ravageurs des cultures comme par exemple le criquet sénégalais (oedaleus senegalensis), des chenilles défoliatrices…etc.

« Quand on prend l’exemple du mil, il a commencé à subir les attaques des mineuses, il y a également d’autres cultures au stade de montaison » indique le chef du service de l’agriculture de la commune de Konni. Les mineuses sont les insectes qui ravagent les cultures. Ces insectes affectent aussi le rendement en contaminant les plantes par des maladies virales. En effet, au Niger, le mil est attaqué par certaines espèces d’insectes qui peuvent causer des dommages importants. Ces insectes ennemis de culture du mil sont entre autres les lépidoptères (papillons), les coléoptères, les diptères (mouches), les orthoptères (criquets), les hétéroptères (punaises), les homoptères (piqueurs suceurs) et les dermoptères (forficules).

Au chef de service de l’agriculture de Birni’ konni, Ibrahim Gocha d’expliquer que suite aux informations qu’ils ont reçues dans la zone de Massalata, Karka jusqu’à vers Dibissou, Terrassa, Bilkou, Tabani vers le nord à Foulekam, la mineuse a commencé à se manifester.

Et d’ajouter « qu’il n’y pas de solution immédiate pour l’instant car le système de lancées d’insectes n’est pas disponible et la pulvérisation des produits phytosanitaires ne peut résoudre le phénomène car le produit ne peut pas atteindre les mineuses enrôlées dans les tiges de mil ».

Selon le CSAN, centre pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, on estime en zone tropicale que 12 à 15 % de la surface des feuilles est consommée par les insectes.

Les insectes phytophages ou herbivores ennemis des cultures sont responsables d’environ 40 % de pertes sur les cultures dont 15 % sont dues aux insectes et aux acariens note toujours le CSAN.

Cependant, le chef du service de l’agriculture de Birni’Konni fait comprendre que, « si la suspension des précipitations persiste, il y aura problème ». Parce que cela peut prolonger la période de soudure pour les animaux, ce qui peut occasionner ainsi des conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Rabi Assoumane Hamani