Enlèvement d’une femme au village de Doumangada dans la commune de Gabi, région de Maradi

Enlèvement d’une femme au village de Doumangada dans la commune de Gabi, région de Maradi

Dans la nuit du 5 au 6 Février 2021, la femme du Major de la case de Santé du village de Doumangada, commune de Gabi dans la région de Maradi a été enlevée par des individus armés non identifiés.

Selon Kané Dan Mallan, maire de la commune de Gabi au micro du Studio Kalangou « A part les attaques de Bilma où ils ont pris beaucoup de gens ( 8 personnes). Maintenant encore, ils sont revenus dans la nuit du 5 au 6 février, ils ont tué une personne. Il y a une 2ème bande d’hommes armés qui est partie dans le village de Damangada, où ils ont enlevé la femme du major de la case de santé ». Cet enlèvement de personnes est le énième perpétré par les groupes armés non étatiques au Niger. Ces individus armés mènent souvent des incursions au Niger comme au Nigeria voisin occasionnant des morts, des blessés et des vols de bétails.

L’époux de la femme enlevée étant à Maradi pour le weekend, c’est son adjoint qui a tenté de prendre la défense de la femme. Suite à cela « Ces bandits lui ont tiré une balle dans le dos. Actuellement il est à l’hôpital de Maradi » indique le maire de la commune de Gabi, Kané Dan Mallan. Il a poursuivi « la femme a été enlevée et les ravisseurs demandent 10 millions F CFA » de rançon relève-t-il. Pour le maire de la commune de Gabi, une coopération militaire conjointe entre le Niger et le Nigeria peut être une solution à cette situation d’insécurité.

Dr Dicko Abdouramane, enseignant chercheur à l’université de Zinder

Pour Dr Dicko, ce phénomène d’enlèvement de personnes et de demandes de rançons est une nouvelle forme d’insécurité préoccupante au Niger : « il faudrait d’abord analyser le problème au fond. J’allais dire historique, mais aussi stratégique parce que ça rappelle un peu les anciennes pratiques courantes dans les Etats en insécurité comme par exemple la Somalie, l’Irak et dans les pays arabes » soulève- t- il.

Selon l’enseignant chercheur, plusieurs raisons sont à la base de cette pratique. Dont entre autres la perte de certaines valeurs, la destruction du tissu économique et surtout la pauvreté plus ou moins institutionnelle qui étouffe les espoirs. « Donc l’activité criminelle est considérée comme étant une alternance paisible. Parce que si vous regardez un peu la pratique telle qu’elle est faite au Nigeria. Ça permet non seulement au groupe djihadiste d’engranger des ressources lui permettant de coordonner ses actions, mais aussi d’entretenir une organisation criminelle. Mais aussi, c’est une activité criminelle génératrice de revenus qui en un laps de temps permet à des acteurs de s’enrichir et de créer les conditions aussi d’une terreur, d’une psychose qu’ils récupèrent et capitalisent » précise Dr Dicko Abdouramane, enseignant chercheur à l’Université de Zinder.