Zinder : Le point sur la campagne agricole en cours
Un jeune garçon dans un champs: Zada Baoua / Studio Kalangou

Zinder : Le point sur la campagne agricole en cours

Au Niger, la saison des pluies s’annonce vers la fin du mois de mai, avec l’arrivée des premières pluies et augmente de cadence jusqu’en aout pour ralentir de nouveau en septembre. La saison des pluies 2020 a véritablement débuté en juillet pour beaucoup de régions du Niger dont celle de Zinder, et continue progressivement à s’installer. C’est à cette occasion que le Niger et la majeure partie de sa population se transforment en agriculteurs, cultivant les terres fertiles ou arides pour pouvoir remplir les greniers et nourrir le pays jusqu’à la prochaine saison des pluies. En effet, au Sahel, la sécurité alimentaire de la population dépend beaucoup de l’état des récoltes (de mil de maïs, de sorgho, de haricots…) du mois de septembre. Ceci est particulièrement vrai pour le Niger où la production agricole est d’abord destinée à la consommation locale.

Chaque année au Niger, en vue de prévoir des alternatives en cas de problème dans le démarrage de la campagne agricole et pour un bilan prévisionnel des récoltes, les autorités sillonnent les régions du pays. Le lundi 20 juillet 2020 la région de Zinder a reçu le ministre de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes, Magagi Laouan pour la pré-évaluation de la campagne agricole de la région. Dans cette région, l’agriculture occupe plus de 80 % de la population, exploitant près de 40 % des terres mises en valeur, totalisant à peu près 3 millions d’ha. Quant au potentiel irrigable, il représente quelque 18 000 ha. Malgré le petit retard des précipitations cette année, la pluie demeure régulière ces trois premières semaines du mois de juillet, permettant les semences dans plusieurs villages de la région, le ministre de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes, Magagi Laouan résume au micro du Studio Kalangou. : « au cours de ces deux dernières semaines, on ne peut que nous fondre en remerciements, car à Damagaram, parmi 3 378 villages, 3 368 ont semé, seulement 10 villages n’ont pas encore semé. Au total, nous avons 99,07 % des semences déjà effectuées, alors on ne peut que souhaiter la grâce pour que les récoltes soient favorables ».

On a tendance à penser que dès l’apparition des premiers insectes, comme les criquets, il faut tout de suite les saupoudrer de produits chimiques, alors que non, selon Magagi Laouan qui attire l’attention des cultivateurs sur ce point. Car il y a des risques sanitaires et aussi des risques de résistance de ces insectes. D’où la nécessité d’attendre le bon moment, d’avoir le bon diagnostic pour traiter son champ : « il faut que les gens comprennent qu’avant d’utiliser ces produits il faut qu’ils mesurent l’importance des insectes sur le champ des cultures, le mieux serait de prévenir un spécialiste, un agent technique de l’agriculture par exemple, pour qu’il étudie le cas avant tout traitement… Parce que les produits sont dispositions » et la réussite du traitement dépend de leur bonne utilisation.

Les efforts de l’Etat dans la campagne agricole 

Selon Magagi Laouan, ministre de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes : « pour les préparatifs de cette campagne agricole, dans la région, l’Etat a investi en matière de semences et d’engrais une somme estimée à 1 milliard 800 millions de F CFA. En matière aussi de cultures irriguées et de contre-saisons, au cours des 6 derniers mois, l’Etat et ses partenaires ont investi près de 5 milliards de F CFA pour permettre aux producteurs d’améliorer leurs cultures de contre-saisons », notifie le ministre au micro du Studio Kalangou.

Cette aide de l’Etat s’inscrit dans l’initiative 3N (les nigériens nourrissent les nigériens) pour que le pays arrive à être autosuffisant. En nourrissant l’objectif de pouvoir être un jour un pays exportateur.

Magagi Laouan, ministre de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes