Covid-19 : Comment l’interdiction de la vente d’aliments dans les cours d’écoles impacte les vendeuses ?
Préparation d'aliments pour les scolaires / CC GPE/Kelley Lynch - Source: flickr.fr

Covid-19 : Comment l’interdiction de la vente d’aliments dans les cours d’écoles impacte les vendeuses ?

Au Niger, à la reprise le 1er juin 2020 des cours, dans les établissements publics et privés, plusieurs mesures ont été prises, notamment l’interdiction de la vente des aliments dans ces établissements scolaires, pour éviter la propagation de la COVID-19.

La vente des produits alimentaires dans les établissements scolaires est un commerce apprécié, par les vendeuses, parce qu’il génère des revenus ; par les élèves et leurs parents, car il répond à toutes les bourses. Entre autres, des petits plats cuisinés (beignets, haricots, ignames, galettes…etc.) auxquels s’ajoutent divers fruits secs et frais au fil des saisons et dont les enfants raffolent.

Les vendeuses gagnent de quoi assurer les besoins quotidiens, ce commerce devient encore plus salutaire quand le père de famille est au chômage. Grâce à cette activité, la femme arrive à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

Selon Halima Issaka, une femme âgée de 55 ans, vendeuse de beignets et de riz au haricot à l’école Madina 2 de Niamey, cette activité «  permet de gagner notre vie, parce que grâce à elle, on arrive à s’autogérer, ce commerce nous évite aussi d’aller tendre la main chez quelqu’un pour quémander. Mais à cause de cette maladie, nous sommes restées à la maison depuis des mois, sans rien faire… ».

Une autre femme du nom de Aïssatou Abdoul Razak explique: on fait les «  petits commerces de dambou avec de kopto (couscous de maïs aux feuilles de moringa) qu’on vend aux enfants et le prix est à partir de 50 F CFA… Avec ce commerce, on arrive à subvenir à nos besoins, les mains ne restent jamais vides. A cause de la maladie, cette vente est interdite, mais nous sommes parties supplier notre directrice à ce qu’elle nous autorise la vente. Par chance, elle a accepté, mais désormais, c’est à la devanture de l’école que se fait cette vente avec des conditions : porter les bavettes, laver nos mains après 2 ou 3 ventes pour éviter la contagion de la maladie. Nous voulons à ce qu’on nous accorde la vente dans la grande cour de l’école ou nous sommes à l’aise et les enfants aussi, parce que nous tirons vraiment profit de ce commerce qui nous permet de subvenir à nos besoins ».

Ce commerce est la principale activité permettant à ces femmes d’être financièrement autonome. Par conséquent, cette interdiction contribue à fragiliser un peu plus la situation de ces femmes vivant déjà dans des conditions précaires. C’est pour cela que Halima Issaka indique : «  Nous lançons un appel à l’endroit des autorités de nous trouver une solution d’ici la rentrée prochaine parce que c’est grâce à cette activité génératrice de revenus que beaucoup de femmes arrivent à prendre en charge leur famille, et parfois même des orphelins ».