Cultures maraichères à Niamey avec l’eau polluée: Quelles conséquences sur la santé des consommateurs ?
Des fruits et légumes exposée à La 6ème édition du Salon de l’Agriculture Sahel-Niger/ Studio Kalangou

Cultures maraichères à Niamey avec l’eau polluée: Quelles conséquences sur la santé des consommateurs ?

La vallée du Gounti Yena, au cœur de Niamey, est l’un des plus grands sites maraichers de la ville. Des jardins de choux, laitues, carottes… s’y trouvent. Seulement les eaux utilisées pour arroser proviennent des eaux usées ruisselant dans les caniveaux. Certains côtés des berges du fleuve Niger, se trouvent aussi polluées par les effluents de la zone industrielle, selon Pr Abou Bontianti, chercheur à l’institut de recherche en sciences humaines (IRSH), au micro du Studio Kalangou : « surtout pendant la période de l’étiage (quand le fleuve se retire) quand la capacité de l’autoépuration du fleuve est faible… le fleuve ne peut plus s’auto-épurer, donc il y a une concentration de polluants dans l’eau du fleuve et on l’utilise pour arroser les plantes…», c’est tous ces phénomènes des eaux usées se déversant dans la vallée du Gounti Yena et dans le fleuve, qui accumulent les polluants et amènent à deux conséquences affectant la santé des consommateurs : la bioamplification d’abord, qui est le fait que ces polluants s’amplifient et touchent tous les éléments de la chaîne alimentaire : « de la production des légumes par exemple, on prend l’eau on arrose la plante, qui ingère les éléments polluants ; salade , carottes ou autres qu’on met dans le circuit de la commercialisation et les gens consomment et là, il y a une amplification de l’utilisation de ces polluants… » Explique Pr Abou Bontianti.

La deuxième conséquence est la bioaccumulation, qui est : « au fur à mesure qu’on utilise ces produits-là, cela s’accumule, parce que les polluants ne sont pas éliminés directement, ils prennent un certain temps dans l’organisme qui les consomme ». Ces deux aspects conduisent, selon le professeur, à des risques sanitaires graves. Même si l’on manque des données à court terme, on peut imaginer que l’accumulation dans le corps et l’amplification de certaines substances comme le plomb ou le zinc, à des taux supérieurs à la normale ne peuvent qu’être dangereux sur la santé des consommateurs.   

Pr Abou Bontianti, chercheur à l’institut de recherche en sciences humaines (IRSH)