À Ayorou, l’arrêt des interventions des humanitaires va compliquer l’existence des réfugiés
Des réfugiés maliens assis dans le nouveau camp de réfugiés de l'UNCHR près d'Ayorou (Niger), le 29 mai 2012 © ISSOUF SANOGO / AFP

À Ayorou, l’arrêt des interventions des humanitaires va compliquer l’existence des réfugiés

Les réfugiés du camp de Tabarey barey, à une dizaine de kilomètres de la commune rurale d’Ayorou sont de plus en plus confrontés à des difficultés existentielles.

En effet, la dégradation de la situation sécuritaire, dans la zone, notamment avec le vol deux véhicules sur le site desdits réfugiés a conduit les Organisations Non Gouvernementales (ONG) à suspendre leurs activités dans la zone. Aussi, toutes les ONG refusent d’accepter l’escorte obligatoire décidée par les autorités de la région.

En conséquence, toutes les activités de réinsertion socioprofessionnelle, d’assistance y sont perturbées.

« La semaine surpassée on a commencé à faire des formations pour les bénéficiaires des animaux, et ceux qui vont bénéficier des petits commerces. Mais tout est perturbé depuis qu’il y a eu l’enlèvement des deux véhicules…., tous les partenaires ont quitté le camp. Même ce matin, j’étais au camp de Tabarey barey, il y avait aucun partenaire… » , témoigne Kalinine Tahya , le porte-parole des réfugiés du camp de Tabarey barey.

Interrogés aujourd’hui par notre correspondant sur place, ces réfugiés n’ont pas manqué de faire part de leurs désarrois et difficultés au micro de studio Kalangou.

Ils s’inquiètent de cette suspension brusque des humanitaires au niveau de la région. Ce faisant, certains ont même préféré rejoindre la commune d’Ayorou pour plus de sécurité et à la recherche de meilleurs lendemains.

« Depuis quelques jours, les humanitaires ne viennent plus. Et, ils ne nous ont rien dit en quittant. L’école même est fermée. C’est pourquoi nous avons déménagé, mes enfants, mon mari et moi pour Ayorou…», a déclaré une réfugiée.

Aussi, s’estiment-ils laissés pour compte, a confié un autre réfugié : « Notre calvaire ici, c’est d’abord le manque d’eau à boire, parce que toutes nos réserves sont épuisées, et nous n’avons plus d’appui. Aussi, nous n’avons pas de nourriture. Même le centre de santé a été fermé. Moi-même qui vous parle, présentement ma femme est malade, et je n’ai pas les moyens de la faire soigner à l’hôpital…».

Pour rappel, les deux véhiculés emportés appartenaient respectivement à la Commission Nationale d’Eligibilité (CNE) du ministère nigérien de l’Intérieur, et à l’ONG Action Pour le Bien-Etre (APBE).