Tabaski : Faible affluence des acheteurs sur le marché de bétail de Bella dans le département de Gaya
Un client comptant de l'argent dans le marché de bétail de Tillabéri / CC-Faride Boureilma / Studio Kalangou

Tabaski : Faible affluence des acheteurs sur le marché de bétail de Bella dans le département de Gaya

Au Niger, cette année, la date de la fête de l’Aïd El-Kébir ou fête de Tabaski est fixée au vendredi 31 juillet 2020. C’est une fête au cours de laquelle il est recommandé à chaque musulman, qui dispose des moyens, d’immoler un animal. Au Niger, c’est la commercialisation du mouton qui est d’actualité et les fidèles font du mieux qu’ils peuvent pour s’en procurer.

Cette fête constitue une manne économique pour beaucoup de vendeurs de bétails. Sur le marché de bétail de Bella, une localité située dans le département de Gaya (région de Dosso), la faible affluence de la clientèle inquiète les commerçants. En effet, les mesures restrictives, notamment la fermeture des frontières, prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 réduisent fortement la mobilité des clients. Ils ne peuvent plus traverser les frontières pour accéder au marché de Bella.

Une situation qui tend, selon certains, à stabiliser le prix du mouton. C’est ce que pense Souleymane, un chef de famille, pour qui « les prix sont abordables » notamment du fait que « les vendeurs n’ont pas accès aux autres pays de la sous-région où ils exportent le bétail. Donc, ils sont obligés de rester au pays pour les écouler ». Comparativement à l’année passée, les prix des animaux sont donc abordables au marché de bétail de Bella. Cependant, pour les commerçants, cette baisse du prix et d’affluence constituent un problème. C’est ce qu’a indiqué Alhaji Adamou, un commerçant du marché de Bella au micro de notre reporter : «  les prix des moutons ont baissé par rapport aux années précédentes à cause de la fermeture des frontières. Nous sommes confrontés à un problème de clientèle » déplore-t-il. Il ajoute qu’avant, les clients venaient « du Bénin, du Burkina et même du Ghana pour acheter des moutons, mais maintenant ils ne viennent plus. Notre activité a connu un recul depuis l’avènement de la pandémie de la Covid-19 ».

Aussi, il faut rappeler que la crise de la Covid-19 a également affecté plusieurs secteurs d’activité. Beaucoup de personnes n’ont plus un revenu stable et suffisant. Les avis des acheteurs restent donc partagés même si les prix tendent à la baisse. C’est par exemple le cas d’Ousmane, un acheteur, pour qui le prix de vente des animaux sur ce marché est élevé : « les vendeurs pensent qu’ils vendent moins chers, alors qu’actuellement les gens n’ont pas d’argent. Personnellement je ne me place pas parmi ceux qui peuvent immoler un animal cette année, parce que même avec 50 000F FCA, on ne peut pas trouver un mouton sur ce marché » explique-t-il.