Niger : Le Chef de l’Etat pointe du doigt les insuffisances de l’école nigérienne
Le Lycée Kassai de Niamey © Studio Kalangou

Niger : Le Chef de l’Etat pointe du doigt les insuffisances de l’école nigérienne

À l’occasion de son adresse à la nation pour célébrer le 58 ième anniversaire de l’indépendance du Niger du 3 Août, le Président Issoufou Mahamadou a interpellé tous les acteurs de l’éducation à agir avec plus de responsabilité afin de participer au redressement du système éducatif nigérien : « […]  j’en appelle à une prise de conscience collective des élèves, des enseignants, des encadreurs pédagogiques, des syndicats, des parents d’élèves et des responsables des établissements scolaires pour un retour à la discipline, à la rigueur, qui par le passé ont fait la fierté de notre système éducatif […] ».

En effet, depuis deux décennies, l’école nigérienne fait face à d’énormes difficultés. Les grèves répétitives du corps enseignant et des scolaires ont largement favorisé la baisse du niveau. De même, les politiques d’éducation de masse ont contribué à la mise en place, dans les établissements, de beaucoup d’enseignants souvent peu qualifiés et même sans qualification. En 2017, 57 000 enseignants ont passé une évaluation sur le territoire national. Evaluation au terme de laquelle 18 737 enseignants ont obtenu la moyenne (10/20), soit 33,5%. La même évaluation a permis d’avoir 47,3% d’enseignants ayant obtenu entre 5 et 10 sur 20. Et, 19,2% ont obtenu moins de 5 sur 20. Détails sur cette évaluation dans cet article.

Dans son discours, le Président de la République rappelle que les enseignants ne sont pas les seuls responsables des mauvais résultats enregistrés par les élèves cette année (environ 40% de réussite pour le BEPC et 26% pour le BAC) : « […] ces taux très faibles de réussite aux examens ne sont pas le seul fait des enseignants dont le niveau est souvent mis en cause. Ils sont surtout le résultat de perturbations multiples. Ce n’est pas étonnant que les meilleurs résultats scolaires proviennent des établissements où la discipline est de rigueur et où les années scolaires sont complètes et normales […] ».

En attendant une solution adéquate, les défis à relever restent nombreux pour un bon fonctionnement de l’école nigérienne.