Niamey/ Journée « Ecran Noir » sur le petit écran et pages noires dans la presse

Niamey/ Journée « Ecran Noir » sur le petit écran et pages noires dans la presse

Des organisations socio professionnelles de la presse ainsi que des journalistes et patrons de médias indépendants ont rendu publique hier à Niamey une déclaration pour fustiger les pressions de toutes sortes sur les medias privés. Ils ont lancé un mot d’ordre pour un écran noir et de page noire pour la journée du 5 février 2018.

Ce matin, Studio Kalangou à joint au téléphone Aksar Moussa, le Directeur de publication du Bihebdomadaire l’EVENEMENT. Il dresse le bilan de cette journée : « Les journaux qui sont indépendants la plupart ont respecté la page noire et des bandeaux d’alerte ont été publiés sur leurs journaux. Les principales télévisions qui ont une audience, les radios qui ont une audience au niveau de populations ont respecté ce mot d’ordre. Plus les journaux qui sont représentatifs, qui paraissent régulièrement, tous ont respecté ce mot d’ordre là. Ça c’est une satisfaction pour tous ceux qui ont conduit cette déclaration hier. Quelques télévisions n’ont pas répondu à ce mot d’ordre et ça ne surprend pas. Et ça ce n’est que l’entrée, le plat de résistance va venir après et là on va se retrouver avec ceux qui sont engagés dans cette lutte là pour que le gouvernement nous respecte, pour dégager d’autres pistes qui seront encore plus corsées pour ramener le régime de Mahamadou Issoufou à regarder vraiment avec un bon œil les medias. »

Pour rappel, ce mot d’ordre a été lancé quelques jours après l’envoi de correspondances adressées à plusieurs organes de Médias Privés de Niamey pour les informer de la visite très prochaine, d’Inspecteurs des impôts, pour examiner si leurs entreprises sont en règle pour les exercices 2014, 2015, 2016 et 2017 ainsi que les déclarations souscrites en 2018.

Aussi, le 29 janvier, le ministère de la communication a mis en place une commission de huit membres pour élire les quinze futurs membres du conseil supérieur de la communication alors même que la constitution du Niger de 2010 indique clairement le mode de ces élections.

Les signataires de cette déclaration ont aussi dénoncé les fréquentes violences policières contre les reporters et la confiscation de leurs matériels ainsi que les arrestations arbitraires des journalistes au Niger. Des pratiques qui ont cours au Niger depuis 2011 alors qu’une loi sur la presse interdit l’embastillement pour des délits de diffamation, d’injures et de propagations de nouvelles fausses.