Répression des étudiants du 10 avril : trois policiers condamnés à 12 mois de prison ferme

Répression des étudiants du 10 avril : trois policiers condamnés à 12 mois de prison ferme

Le délibéré est tombé ce mardi 22 août au tribunal de Niamey : 12 mois de prison pour trois policiers et 15 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Lors de la répression d’une rare violence exercée, le 10 avril dernier à Niamey, sur des étudiants par les forces de l’ordre, des policiers avaient été filmé entrain de molester un étudiant à l’arrière de leur pickup.

Mis aux arrêts puis jugés, la sentence est tombée ce mardi 22 août 2017.

Sur le même registre tragique, la commission d’enquête indépendante, la CEI, mise en place pour faire la lumière sur les circonstances de la mort, le 10 avril sur le campus de Niamey de l’étudiant Mallah Kelloumi Bagalé, cette commission a remis son rapport, le  vendredi 18 août 2017, au Chef du gouvernement du Niger.  

De l’avis de la CEI, Mallah Babalé a été victime du tir d’un projectile d’un élément non identifié de la gendarmerie.

Voici un extrait des conclusions du rapport de la CEI. Il est lu par Ben Sallah, Rapporteur de la CEI qui se base sur le rapport de l’autopsie, celui de la Police Scientifique et plusieurs témoignages recueillis.

« La mort de l’étudiant n’a pas été provoquée par une chute sur une pierre. L’autopsie révèle qu’il n’y a pas eu de signe de lutte sur le corps pouvant supposer que la victime aurait subi une chute brutale ou serait victime de coups et blessures.

Ce sur quoi l’autopsie est formel, ce que la seule blessure diagnostiquée au niveau de la tête n’a pu être provoquée que par un objet contondant porté à bout portant. Les gendarmes affirment n’avoir ni tiré, ni avoir entendu une détonation lors de la phase d’interpellation au moment où le blessé Bagalé a été retrouvé couché à côté du béton déterré au niveau du grand portail. Ils ne l’on pas vu non plus chuté, ils ont fait une simple déduction de la chute à cause de la position du blessé par rapport au béton. Les étudiants, témoins oculaires ainsi que le gardien de la cité universitaire, affirment que l’étudiant Bagalé a fait l’objet d’un tir tendu par un élément de la gendarmerie. Le rapport de la police technique et scientifique corrobore la thèse du tir à bout portant à moins de cent mètres et écarte en même temps l’hypothèse d’une chute fatale sur une quelconque pierre. De l’avis de la CEI, Mallah Bagalé a été victime du tir d’un projectile d’un élément non identifié de la gendarmerie. Des témoignages concordants soutiennent qu’il était en compagnie de deux autres camarades qui avançaient vers le portail de la cité universitaire pensant que les gendarmes s’étaient retirés. Par ailleurs, la pénétration sur le campus universitaire par les forces de l’ordre a été effectuée dans des conditions d’une rare violence qui n’a épargné ni étudiants ni les autres composantes de l’université de Niamey… »