Albinos du Niger : « il faut combattre les préjugés à l’école » plaide la présidente de leur association

Albinos du Niger : « il faut combattre les préjugés à l’école » plaide la présidente de leur association

 

Ce mardi 13 juin, la Journée internationale de l’albinisme a été célébrée au Niger et partout dans le monde. Consacrée en 2014 par l’ONU, cette journée vise à sensibiliser les populations à cette affection qui continue d’être mal comprise.

L’albinisme est une particularité génétique héréditaire qui affecte la pigmentation et se caractérise par un déficit de production de mélanine.

 

Dans certains pays, les personnes atteintes d’albinisme sont  victimes d’exclusion, de persécutions, et même d’assassinats.

Ce n’est heureusement pas le cas au Niger, comme l’explique Kadidjatou Moumouni, présidente de l’Association nationale des albinos du Niger.

Cependant, souligne-elle, il reste beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge des albinos au Niger, mais aussi il convient de combattre les préjugés, en particulier à l’école.

« Au Niger, les personnes atteintes d’albinisme ont surtout un problème de prise en charge ; ici, (il n’y pas lieu) de parler de violences, de tueries ou d’attaques contre les albinos.

 

(Quand on parle) de prise en charge, (on fait référence) à la protection de la peau et la protection de la vision…qui sont les deux problèmes auxquels sont confrontés  les personnes vivants avec l’albinisme ; il faut forcement protéger  la peau grâce à l’utilisation de crèmes solaires qu’on applique lorsqu’on doit s’exposer au soleil. 

 

Le ministère en charge de la population apporte vraiment un grand soutien à (notre) association dans la fourniture de ces crèmes. »

« Je pourrais aussi parler, sur le plan éducatif, de la stigmatisation. C’est vrai que la société nigérienne est une société vraiment très tolérante ; on ne sent pas de manière palpable de discrimination, à l’exception peut-être des établissements scolaires et en particulier du primaire ; les enfants généralement ne comprennent pas ce qu’est l’albinisme ; ils voient l’enfant albinos comme un enfant différent ; donc souvent ils ont tendance le taquiner. A cela, il faut ajouter parfois l’ignorance des enseignants ! »

« La question du mariage ? C’est un sujet sur lequel les albinos ont des difficultés ; qu’ils s’agissent des femmes ou des hommes albinos ; souvent les familles s’opposent (à des unions entre leurs enfants et des albinos) et il y a vraiment, sur ce plan, une discrimination. Nous essayons de convaincre les populations que la personne atteinte d’albinisme est une personne comme une autre, la seule différence, étant  la couleur de la  peau.

 

Se marier avec une femme ou un homme albinos ne signifie pas que les enfants nés de cette union seront aussi albinos. Nous essayons d’expliquer aux gens que l’albinisme n’est pas une fatalité. »