Huit ans après les premières attaques de Boko Haram sur Diffa : retour sur la situation et les efforts pour la paix
Des soldats nigériens patrouillant près de Bosso le 17 juin 2016 suite aux attaques des combattants de Boko Haram dans la région de Diffa / ISSOUF SANOGO / AFP

Huit ans après les premières attaques de Boko Haram sur Diffa : retour sur la situation et les efforts pour la paix

Ce 6 février 2023 marque la 8ème année des premières attaques perpétrées par la secte Boko Haram dans la région de Diffa. Le 6 février 2015, la secte islamique nigériane a mené une attaque terroriste sanglante dans la commune de Bosso, faisant 109 morts ennemis, 4 militaires et 1 civil. Cet événement a entraîné une crise sécuritaire sans précédent dans la région de Diffa.

L’état d’urgence décrété par l’Etat nigérien a eu un impact dévastateur sur l’économie de la région, qui était auparavant florissante dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche sur le lac Tchad. La peur des attaques de Boko Haram a incité les pêcheurs à abandonner les eaux riches en poissons du lac, et les agriculteurs ont été obligés de suspendre leurs activités.

Les attaques de Boko Haram ont entraîné le déplacement de nombreuses personnes et les mesures de sécurité strictes, telles que l’interdiction de l’utilisation de motos et le couvre-feu instaurées par le gouvernement. Cependant, les efforts conjoints des États impliqués dans la lutte contre le terrorisme ont permis une diminution significative des attaques de Boko Haram dans la région. Depuis la mort de son leader Abubakar Shekau en 2021, la secte s’est considérablement affaiblie, forçant de nombreux combattants à déposer les armes.

La région de Diffa connaît actuellement une relative accalmie et un retour à la paix, permettant aux populations de reprendre leurs activités économiques. La 43ème édition du sabre national de lutte traditionnelle s’est d’ailleurs déroulée à Diffa en décembre 2022, témoignant de la reprise de vie dans la région. Cependant, la population espère voir certaines mesures de sécurité assouplies avec le retour progressif de la sécurité.

Les autorités régionales et les ONG travaillent activement pour favoriser et faciliter ce retour à la paix. Le 3 février, 100 femmes leaders de 10 villages de la commune de N’guigmi ont suivi une formation sur les thématiques de l’extrémisme violent et de la vie associative. La mairie de N’guigmi a également lancé une caravane de sensibilisation de 7 jours pour renforcer la communication, la collaboration et la confiance entre les communautés, les autorités locales et les forces de défense et de sécurité.

Interview de Ousmane Manga, acteur de la société civile, membre du MPCR

ADAM YERIMA SARIOU