Harcèlement sexuel à l’école : la police sensibilise
Zouéra Hassane Haousseizé, commissaire principale police et cheffe de la division de la protection des mineurs et des femmes lors de la sensibilisation au lycée technique Issa Béri de Niamey, le 30 septembre 2022 / Crédit photo : Faride Boureima / Studio Kalangou

Harcèlement sexuel à l’école : la police sensibilise

Harcèlement sexuel en milieu scolaire est un problème, une infraction à laquelle la police a décidé à s’attaquer en sensibilisant au Niger.

Ce type de harcèlement se fonde principalement sur le sexe.  La personne harcelée sexuellement à l’école peut être atteinte dans sa dignité. Elle perd le sens de la sécurité,  perturbée dans ses études, elle se sentira incapable d’atteindre son plein potentiel dans la vie.

Si l’on ne prend garde à l’éliminer, ce harcèlement sexuel dans les écoles peut dégénérer en un comportement violent, y compris l’agression sexuelle.

De janvier 2022 à ce jour, plus 1 800 mineurs sont impliqués dans diverses infractions selon la police nationale ; dont 137 cas de détournement de mineurs et 48 cas de viols sur mineurs.

Face à ce phénomène, la division de la protection des mineurs et des femmes de la police nigérienne a mené une campagne de sensibilisation sur le harcèlement en milieu scolaire. Une réponse au regard du taux élevé des cas de harcèlement sexuel signalé dans les écoles.

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Pour cette première phase de sensibilisation qui cible les enseignants ; la police a ciblé six écoles de la ville de Niamey. Zouéra Hassane Haousseizé, commissaire principale police et cheffe de la division de la protection des mineurs et des femmes explique. « L’idée, c’était de les édifier sur cette typologie d’infractions. Qu’ils comprennent lorsqu’ils sont en train de commettre une infraction de harcèlement sexuel et surtout les dangers auxquels ils s’exposent ». Une infraction prévue et punie par la loi pénale nigérienne.

Pour la police nigérienne, cette approche se veut essentiellement d’impliquer les enseignants, « dans la prise en charge, dans la protection de l’enfant ».
Les enseignants sont également des acteurs de protection et doivent contribuer à cette protection tout comme les services de sécurité.

Pour Mme Dan-Tambo Fati, proviseure du CES Lalla Malika, ex CEG2 de Niamey, la violence à l’endroit des enfants doit être prise en charge. « Cette violence est un acte qui perturbe le milieu scolaire » a déclaré Mme Dan-Tambo. Elle ajoute que ces traces de violences sont visibles sur les enfants lorsqu’on les regarde. « Le problème, nous  ne savons pas où aller pour leur prise en charge !» Ce qui a d’ailleurs conduit les enseignants à évoquer, « la proximité des centres d’écoute pour ces enfants ».

Pour sa part, Aboubacar Abass, censeur du lycée technique Issa Béri de Niamey, la police doit élargir la sensibilisation auprès des scolaires également. « Au niveau des enseignants, c’est une bonne occasion pour prévenir » sur les dangers du harcèlement sexuel.

« Nous souhaitons que ces genres de sensibilisation s’intensifient et concernent également les élèves pour qu’eux aussi à leur niveau puissent comprendre la loi et prendre les mesures nécessaire pour ne pas tomber dans le délit ».

Au Niger, des points focaux sur les violences basées sur le genre sont installés dans les établissements scolaires afin de prévenir ce phénomène.

Faride Boureima