Violences basées sur le genre en milieu scolaire : les jeunes se mobilisent
Des jeunes filles tenant des pancartes de sensibilisation avec des messages clés, Niamey le 13 août 2022 / Crédit photo : Faride Boureima

Violences basées sur le genre en milieu scolaire : les jeunes se mobilisent

Les violences basées sur le genre en milieu scolaire sont d’actualité que l’espace éducatif est un endroit de protection.

Samedi, le réseau Africain des Adolescent-e-s et Jeunes en Population et Développement, AfriYAN Niger, a lancé une campagne de sensibilisation sur lesdites violences en milieu scolaire. Elle a pour objectif d’informer à travers des causeries débat et des conférences 84 000 jeunes scolaires et étudiants des huit régions du Niger sur les actes de violences basées sur le genre ainsi que les voies de recours.

Une Violence Basée sur le Genre (VBG) décrit tout acte de violence sexuelle, physique ou psychologique exercée sur une personne. Elle peut survenir à l’école, à la maison ou dans la communauté. Aussi, les enfants peuvent être touchés parce qu’ils sont plus vulnérables en raison de leur âge et de leur manque de pouvoir. Les VBG touchent aussi bien les jeunes garçons que les filles.

Malheureusement, force est de constater que ces violences demeurent encore une réalité et viole les droits fondamentaux des enfants.

Selon les résultats de l’enquête nationale sur l’ampleur et la prévalence du phénomène de 2021, la prévalence globale des VBG au cours de la vie est de respectivement 38,2% chez les femmes et 16,3% chez les hommes.

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En milieu scolaire, les VBG sont de plusieurs types (Physiques, psychologiques, dénis de ressources, sexuelles etc..). Elles touchent les garçons et les filles de la part de leurs camarades pour 53,4% (filles et garçons), de leurs enseignants pour 48,1% ; quant aux responsables scolaires, 87 % d’entre eux reconnaissent avoir exercé la violence sur des élèves. Des données présentées par le représentant adjoint de l’UNFPA au Niger, Aboubakar Cissé.

Ces éléments confirmés par les résultats de la dernière enquête nationale sur les VBG (UNFPA2021) surtout les agressions sexuelles, les viols, les grossesses précoces. Selon Aboubakar Cissé, cette étude confirme également que les cas de VBG « en milieu scolaire et mobilisation universitaires sont préoccupants ». Ce qui nécessite une mobilisation générale pour « la protection des filles dans leur environnement et continuer la lutte dans leurs familles respectives ».

Quant à la présidente d’AfriYAN Niger, Nassira Soumeila, elle rappelle les conséquences des VBG en  milieu scolaire. « La violence en milieu scolaire est un problème mondial dont les conséquences sont préjudiciables aux enfants, mais aussi à l’ensemble de la société ». Selon Nassira, « la violence subie par les enfants affecte leur apprentissage, leur personnalité et leurs perspectives d’avenir. Elle a un effet négatif sur les résultats scolaires, sur la santé physique et mentale et sur le bien-être émotionnel des élèves qui en sont victimes et expose les enfants à des conséquences psychologiques, comportementales, physiques et cognitives, et par extension, scolaires ».

Pour lutter contre les violences basées sur le genre, plusieurs mesures et mécanismes de réponse ont été mis en place les autorités nigériennes. Il s’agit de la politique nationale du Genre et son plan d’action, la stratégie nationale de prévention et réponse aux violences basées sur le genre. À ceux-là s’ajoutent, la politique nationale de population, la politique nationale de la jeunesse et le plan stratégique national pour mettre fin au mariage des enfants.

Faride BOUREIMA.