Le forum d’Agadez, « un espoir » selon Mohamed Bazoum
Le président Mohamed Bazoum lors forum d'Agadez, le 30 juin / Faride Boureima / Studio Kalangou

Le forum d’Agadez, « un espoir » selon Mohamed Bazoum

Le forum d’Agadez sur la paix, la sécurité et la cohésion sociale est une rencontre multi acteurs.

Cette rencontre, qui s’est tenue du 30 juin au 1er juillet dans la région d’Agadez, est un « espoir » a déclaré le président de la République du Niger.

Pour le président, Mohamed Bazoum, « personne n’aurait pu imaginer que nous vivrions une telle insécurité dans la région de Tillabéri ». Tandis que toute la « stratégie était bâtie sur le postulat selon lequel le danger, il va venir du nord, il va venir d’Agadez ».

Cette région du nord nigérien est la plus vaste du pays avec une superficie de plus de 52 % du territoire. Elle est la seconde région qui enregistre le plus de soldats après Niamey. « Toute notre stratégie sécuritaire a été axée sur les conséquences de ce postulat » a déclaré le président. Agadez, est la seule région qui possède deux zones de défense.

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Pour Mohamed Bazoum, « la géographie de la menace et sa cartographie ont totalement changé ». Et ce, en comparaison de la situation sécuritaire qui prévaut dans les régions de Diffa, Maradi et Tillabéri. Des régions autrefois connues pour leur stabilité.

Ce forum intervient dans un contexte ou la région d’Agadez fait face à un développement d’une criminalité transnationale. Elle est d’une « ampleur totalement inédite du fait de la Libye… Le Sud de la Libye, n’est sous le contrôle d’aucune autorité ».  Une situation inquiétante pour les autorités nigériennes ; d’où la tenue de ce forum.

« Nous avons pensé que c’est la meilleure façon de faire les choses. Nous sommes convaincus que ces menaces, vous les connaissez bien ».

Le forum d’Agadez sur la paix, la sécurité et la cohésion sociale enregistre plus d’une centaine de participants venus du Tchad, du sud Libyen, du Soudan. Des communes de Maradi, Zinder, Tahoua et Diffa, frontalières de la région ont participé à ce forum.

Partage d’idées

Pour Akomili Mohamed, participant à ce forum, « qui dit paix,dit tolérance et stabilité ». C’est, une journée, mémorable, car les différents acteurs partagent leurs idées avec le président de la République.

« Ce sont nous les femmes et les enfants qui sont directement touchés » par les conflits déclare Gaicha Almoustapha, participante au forum d’Agadez. Les femmes de la région mènent des caravanes de sensibilisation pour que « règne la paix au Niger, particulièrement à Agadez ».

Selon Silimane Ouba, venu d’Ingall, « On ne peut pas attendre jusqu’à ce que la sécurité et la paix soient menacées pour chercher des solutions ».

Au niveau de la région d’Agadez, dit-il, « chacun déploie ses efforts pour que cette cohésion soit sauvegardée, pour que cette paix reste et qu’il y ait la cohésion sociale entre les communautés ».

Conclusion du forum

Durant les deux jours qu’ont duré les travaux du forum d’Agadez, les participants, plus de 500 personnes, ont échangé à cœur ouvert sur des maux qui assaillent leurs communautés. Plusieurs recommandations ont été formulées ; le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum en a fait la synthèse à la presse nigérienne.

Parmi les thématiques sur lesquelles s’est appesantie l’assistance ; il ressort le trafic d’armes, du trafic de drogue transsaharien, la consommation de la drogue par les jeunes filles ainsi que la question de l’orpaillage.

« Nous nous sommes accordés tous sur le fait que ces armes sont transportées parfois sinon souvent par des Nigériens qui relèvent des communautés qui ont été fortement représentées à l’occasion de cette discussion ». Mohamed Bazoum affirme « qu’il y a beaucoup d’informations qui sont susceptibles d’être mises à la disposition de l’Etat pour que son action de combat contre le trafic des armes soit affiné ».

Insistant sur l’accompagnement que doivent apporter les communautés pour la démobilisation des jeunes, « qui se sont connectés à ces activités d’interception notamment des trafics et de toute la violence autour du phénomène ».

Le président de la République du Niger met en garde contre tout refus d’obtempération. « Nous sommes en droit de nous attendre aux renseignements qui nous permettent d’agir et d’avoir les mêmes résultats ».

Sur la question de l’orpaillage, le Chef de l’Etat du Niger a expliqué qu’ils ont surtout mis « l’accent sur les défaillances qui sont propres à l’Etat du fait de ses faibles capacités de lutter contre le fait que cette activité soit surtout envahie par des étrangers qui prennent de la force et qui privent le Niger des ressources auxquelles l’Etat et les citoyens sont en droit de s’attendre de cette activité ». Des remarques soulevées par plusieurs participants.

Les ministres de la Défense, des Mines et celui de l’Intérieur « ont été très sensibles » à cesremarques et « seront très instructifs pour les actions qu’ils sont appelés à mener pour que l’exploitation de l’or devienne une chance et une aubaine pour notre pays ». C’est ce qu’a déclaré le président.

S’agissant de la consommation des stupéfiants par les jeunes filles d’Agadez, le président nigérien à interpellé les forces de sécurité intérieures et a ordonné aux autorités régionales et locales « de faire en sorte que ce phénomène soit bien traité et qu’il ait du mieux pour ces familles ». C’est un cri de cœur lancé par les femmes au cours dudit forum.

En somme, « tous cela ne peut se réaliser que dans un contexte de bonne gouvernance par laquelle, les autorités militaires et civiles cessent toutes les pratiques qui ont été dénoncées et donnent l’exemple par la vertu de leurs comportements ».

Faride BOUREIMA.