Un regard sur les droits de la femme nigérienne
Des femmes expliquent les effets de la sécheresse à Diaout, en Mauritanie, le 18 février 2012. Photo: Pablo Tosco/Oxfam / flickr.com / CC BY-NC-ND 2.0

Un regard sur les droits de la femme nigérienne

Le 8 mars marque la journée internationale des droits de la femme. C’est l’occasion de faire le point sur leurs droits.

Une initiative des nations unies intervenue en 1977 mettant en lumière les inégalités existantes entre l’homme et la femme. Des inégalités à combler notamment au Niger.

Au Niger, la femme bénéficie d’une protection garantie par toutes les constitutions. Il existe également des textes spéciaux traitant des violences faites aux femmes.

Le droit à la justice

Un débat féminin a été organisé hier 8 mars a Niamey pour discuter des problèmes qui freinent l’émancipation de la femme et qui maintient l’inégalité du genre.

Mme Gogé Maimouna Gazibo, magistrate et promotrice de l’ONG chroniques juridiques évoque ici le manque d’accès à la justice pour les femmes. « Des femmes quittent les villages de Maradi, de Dosso ! Elles prennent le bus pour juste venir devant une ONG dire, j’ai des problèmes de garde d’enfants. » Ce qui signifie que « l’accès à la justice n’est pas effectif » souligne la magistrate.

En matière de divorce selon Mme Gogé, « Quel que soit le niveau de délinquance d’un homme, si une femme veut le quitter ; le juge peut dire non ». Car, « la femme ne peut obtenir la séparation que lorsqu’elle introduit une demande en divorce ». Tandis que s’il s’agit d’un homme, « il peut prendre un bout de papier » pour mettre fin au mariage.

Au-delà du respect de l’accès à la justice, demeure également la problématique de la participation publique des femmes handicapées.

Participation des femmes handicapées

Ce 8 mars, les femmes handicapées ne sont pas restées en marge de la célébration de cette journée. « Promouvoir la participation publique des femmes handicapées pour assurer leur plein épanouissement, leur promotion et leur autonomisation ». C’est le thème retenu par ces femmes à Niamey encore en vue d’en débattre. Une conférence débat qui a réuni différents acteurs des organisations de la société civile, les autorités nationales ainsi que les membres des organisations des femmes handicapées.

« Nous avons constaté que les femmes en situation de handicap sont délaissées » a confié Mme Boukari Kadidjatou Amadou à Rafika Attaher. « Aujourd’hui, qu’on soit en situation de handicap ou pas ; tu travailles avec ton cœur, ton esprit, tes mains et ta tête ».

Cette journée est mise à profit pour sensibiliser les femmes, souligne Mme Boukari.

Pour Mme Boukari Kadidjatou, « tout le monde a compris qu’on ne se compare pas aux hommes. Nous disons de mettre les femmes dans leurs droits ».

Égalité des chances

Cette année, « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable » est le choix de la journée internationale des droits de la femme.

Au Niger, pour atteindre cette égalité, les femmes doivent encore redoubler d’efforts, selon Mme Kako Fatchima. Elle est la présidente de la coordination des organisations non gouvernementales et associations féminines nigériennes (CONGAFEN).

« Ici, il y a un retard par rapport à la question des droits de la femme ». Concernant la loi sur le quota dit Mme Kako, « nous ne sommes pas d’accord ». Malgré les avancées enregistrées, beaucoup reste à faire, a confié Mme Kako à Rakia Arimi.

La présidente de la CONGAFEN souhaite que la place des femmes soit rehaussée dans toutes les entités. Car pour elle, « la femme est indispensable dans tous les domaines ».

Dans un pays comme le Niger, les pesanteurs sociales ainsi que religieuses freinent les questions d’égalité des sexes. « Il ne s’agit pas qu’une femme ait une emprise sur l’homme dans son foyer. » Ce qui n’est pas permis par la religion a expliqué Mme Kako. Elle ajoute néanmoins que « sur le terrain de l’emploi, la femme peut réclamer cette égalité ». Avec les mêmes diplômes dit-elle, « tout ce que l’homme peut exercer comme tâche, la femme peut l’exercer également ».

La présidente du CONGAFEN, espère que la loi sur le quota soit revue, que l’Etat promeuve la scolarisation de la jeune fille.

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Femmes résilientes

La situation sécuritaire a impacté les activités de la population de Diffa. « Depuis 2015, les femmes sont sujettes à beaucoup de problèmes, pratiquement elles ont été obligées » de subvenir aux besoins de leurs familles. Car les hommes ont perdu leurs moyens de subsistance.

Madame Hassane Tchima, directrice régionale de la promotion de la femme, demande aux femmes de la région d’être résilientes. « Je les encourage dans ce sens et surtout leur dire de ne pas compter sur l’assistance, elle n’est pas pérenne ».

Madame Hassane conseille aux femmes de Diffa de tirer les profits par rapport « aux activités génératrices de revenus équipements qui leur permettent d’être résilientes ».

Faride BOUREIMA.