L’école chez les nomades du Niger
Jeunes filles peuls en train de faire la lecture dans une classe/ Global partenaireship for Education/ Flickr

L’école chez les nomades du Niger

La première école nomade est créée le 1er octobre 1944 dans la région de Tahoua, à Azérori, département de Madaoua.  Suivie par celle de Kao en 1946. Dès 1947 les établissements scolaires se sont succédé à Garin Marma à Tanout, Mai Lafiaya à Dakoro, Ingall, Iférouane et Tabelot à Agadez.

Après l’indépendance du Niger en 1960, d’autres innovations sont intervenues. « Les politiques coloniales et les politiques nouvelles ont cherché » par la scolarisation des enfants nomades à « les intégrer » dans le circuit. Selon Dr Agga Alhert, c’est « une intégration sociale et une intégration pour l’unité nationale ». Il est docteur en science de l’éducation et enseignant vacataire à l’université de Tahoua.

Les filles nomades à l’école

Les préjugés concernant l’éducation française dépassaient son rejet par les marabouts. Pire, la scolarisation de la jeune fille n’était guère acceptable à l’époque.

Dans la première promotion de l’école Kao en 1952, dans l’Azawak, figurait une seule fille. Une victoire pour la scolarisation de la jeune fille dans un monde culturel assez conservateur.  Malheureusement, ce fut de courte durée. « On l’a fait  échouer pour qu’elle soit marié par le directeur de l’école » selon Dr Agga Alhert. De là, sa scolarisation est interrompue.

A partir de 1953 dit-il, « six filles étaient à l’école de Kao et trois autres à l’école d’Abalak (créée en 1950) ». D’après Dr Agga Alhert, ces neuf filles ont été renvoyées de l’école suite à une instruction. Et remplacées par des garçons. « On a communiqué au Gouverneur que la population touarègue ne veut pas des filles à l’école, ainsi elles ont été renvoyées en 1953 ».

Il a fallu attendre 21 années plus tard, en 1974, pour voir une fille nomade intégrée à nouveau l’école. Elle s’appelle, Yacine et a « fréquenté l’école de Tabalak », région de Tahoua. Elle est la première fille qui a obtenu le certificat d’études. « Elle n’a pas poursuivi ses études, on l’a envoyé se marier à Tchintabraden, où elle a participé à l’animation des populations ».

En 1980, les filles ont réellement « commencé à regagner l’école et poursuivre leurs études », avec la présence des enfants des auxiliaires de l’administration, appelés« goumiers ».

Faride Boureima.