Prise en charge des enfants brulés de Maradi
Centre de la fistule de Danja au Niger, le 6 novembre 2013 / Direct Relief / Souce : flickr.com / CC BY-NC-ND 2.0

Prise en charge des enfants brulés de Maradi

Le 8 novembre 2021, vingt-six (26) élèves de l’école primaire de l’AFN, association des femmes nigériennes de Maradi ont perdu la vie suite à un incendie qui a ravagé huit (8) classes en paillotes dans lesquelles les enfants prenaient cours. On compte aussi 19 blessés dont 10 graves qui sont toujours en soin à l’hôpital de Maradi.

Le vendredi 19 novembre 2021, une délégation du système des nations unies était au chevet de ces enfants brulés. Il s’agissait pour cette délégation de venir s’enquérir de l’état de récupération de ces enfants. En effet, dès le lendemain de la tragédie, l’agence onusienne a exprimé sa compassion aux familles et aux communautés touchées par le drame dans un communiqué de l’ONU Info.

Selon l’UNICEF, leur objectif est de travailler avec les autorités et les partenaires du Niger pour « rendre meilleurs les espaces d’éducation, afin que tous les enfants puissent aller à l’école et apprendre en sécurité ».

Dr Dicko, le médecin qui suit les enfants a indiqué à la délégation des nations unies qu’il y a trois (3) enfants sur les dix (10) actuellement hospitalisés qui auront besoin d’une chirurgie plastique ou de réparation car leurs brulures sont très étendues. Il note également la présence des filles parmi les blessés qui nécessitent cette plastique chirurgicale où il faut ramener à peu près le corps à sa forme initiale, dont nous n’avons pas cette expertise ici. Cependant, les conséquences des brulures graves sont nombreuses. Outre les douleurs sévères que les malades peuvent ressentir, il y a également certaines conséquences comme les infections, qui avec le temps peuvent affecter les malades.

« Donc, on va certainement transférer certains des enfants dans des hôpitaux plus équipés où ils vont bénéficier d’un bon traitement » souhaite Dr Dicko Harouna.

Cette tragédie est la deuxième qui survient en l’espace de sept (7) mois au Niger. A la mi-avril 2021, plusieurs écoles étaient incendiées dont celle de l’école Pays-Bas de Niamey qui a fait vingt (20) enfants morts calcinés.

Tout, ceci parce que, le pays manque d’infrastructures éducatives. La majorité des écoles nigériennes qu’elles soient du primaire ou du secondaire sont des classes en paillotes.

A Balleyara : transfert des élèves des classes paillotes dans les classes en matériaux définitifs

A la suite de l’incident qui s’était produit à Maradi, plusieurs établissements scolaires du département de Balleyara, région de Tillabéry ont commencé à transférer les élèves du préscolaire des classes en paillottes dans des édifices en matériaux définitifs. Et ceci, conformément aux instructions du gouvernement qui interdit désormais les paillotes dans le préscolaire. En effet, au Niger, il est très difficile de dire exactement le nombre des classes qui sont en paillotes. Selon certaines sources, plus de 35.000 classes sont en paillotes dans les écoles. Ce qui constitue une grande inquiétude pour les populations.

La directrice du jardin d’enfants Balleyara Château, Mme Harouna Kadi Abdou explique au micro du Studio Kalangou « nous avons quitté les classes en paillotes pour revenir dans les salles de classes en matériaux définitifs. Ce sont 130 enfants dont 74 filles et 56 garçons qui étudiaient dans deux (2) classes en paillotes et là, nous les avons partagés en deux (2) salles de classes en matériaux définitifs ».

En effet, si un problème du genre survient (incendie), un enfant ne sait pas qu’il doit sortir. Il court plutôt pour aller à l’intérieur, car il ne sait pas comment se protéger ajoute-t-elle. Pour cette raison, le secrétaire général du syndicat des enseignants du Niger, Issoufou Arzika a expliqué que « nous avions attiré l’attention du gouvernement sur ce problème (remplacer les salles de classes en paillotes par des édifices en matériaux définitifs) rapporte l’Agence France Presse. Pour diminuer au moins certains risques en cas d’un incendie. De ce fait, certains enseignants disent, qu’ils préfèrent même faire les cours en extérieur, sous les arbres plutôt que dans les classes en paillotes.

Cependant, la directrice du jardin d’enfants Balleyara Château lance un appel au niveau des parents d’élèves de contrôler leurs enfants, de contrôler les effets avec lesquels ils viennent à l’école. De ne pas les laisser sortir avec des allumettes, des briquets ou d’autres objets qui peuvent provoquer un dégât.

Quant au gouvernement, il appelle les autorités administratives régionales et autres à prendre des mesures importantes pour bien sécuriser les écoles. Parce que, selon l’ONU, organisation des nations unies « aucun enfant ne devrait jamais perdre la vie en allant à l’école ».

Rabi Assoumane Hamani.