Niger : 1 200 villages agricoles de Zinder déclarés déficitaires
Récolte de mil à Koré Maïroua, le 10 septembre 2007. Photo : Curt Reynolds / wikipédia CC0

Niger : 1 200 villages agricoles de Zinder déclarés déficitaires

Selon, le bilan de pré-évaluation de la campagne agricole de 2021, 1 200 sur 3 520 villages de la région de Zinder, sont déclarés déficitaires.
En effet, 34 % des villages agricoles sont déficitaires à plus de 50 %. Une annonce faite mercredi par le ministre de l’agriculture, d’Alambedji Abba Issa en mission dans la région.  

« La pluviométrie a été déficitaire dans l’ensemble de la région » de Zinder a déclaré le ministre nigérien de l’agriculture. Il précise que « seul le département de Damagram Takaya présente un bilan excédentaire ». Malheureusement dit-il, « les effets positifs » enregistrés dans ce département ont été « annihilés par de longues sécheresses et la fin précoce des pluies ».

Un programme d’urgence

Selon le ministre de l’agriculture, Alambedji Abba Issa, le gouvernement envisage la mise en œuvre de plusieurs programmes pour atténuer les effets qui peuvent découler de cette situation. « Il a été envisagé un programme d’urgence de culture irriguée et de décrue, l’insertion des femmes et des jeunes » dans ces activités.

Il s’agit là pour les autorités nigériennes de promouvoir le warrantage, les achats locaux et le renforcement de la résilience des populations.

Le Warrantage et les achats locaux ?

Au Niger, c’est en 1999 que « le warrantage » a été introduit, il est également appelé « crédit stockage ». Une technique permettant la valorisation des produits agricoles par les paysans tout en sécurisant le financement du monde rural. Une solution du projet « Intrants » mise en œuvre cette année-là par la FAO.

Cette réponse permet ainsi aux agriculteurs de stocker les produits agricoles dans un « entrepôt fiable et en les utilisant comme garantie auprès d’une institution financière ». Les entrepôts sont le plus souvent installés au sein des villages, ce qui leur assure une sécurité. Ainsi, ils peuvent facilement accéder à des prêts bancaires au moment de la récolte. Un aboutissement grâce auquel,  ils peuvent combler leurs besoins financiers tout en évitant de solder leurs produits agricoles.

Pour cela les paysans sont réunis en organisation paysanne (OP) structurée, une personne morale donc qui les représente pour toutes fins. Les OP servent d’intermédiaires entre les agriculteurs et les institutions financières. Généralement, c’est entre novembre à décembre que les OP demandent à ses membres le stockage d’une partie de leurs récoltes au niveau des magasins. Aussi, chaque producteur identifie ses sacs au moyen d’un marquage qui, varie selon les uns et les autres. 

Au-delà du warrantage, les achats locaux contribuent au renforcement de la résilience des petits producteurs vulnérables. Et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle également.

Les achats locaux

Les achats locaux permettent de renforcer la résilience des populations en achetant directement des vivres (céréaliers ou légumineux) auprès des petits producteurs locaux. Une stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire au Niger.

C’est en 2014 que les agences onusiennes présentes en territoire nigérien, le PAM et la FAO ont lancé le projet des achats locaux. Ayant enregistrés des résultats concrets, l’Etat du Niger à travers le ministère de l’agriculture a depuis peu adopté cette politique. Elle se base sur la stratégie nationale d’achats locaux auprès des petits producteurs et de son plan d’action dont s’est doté le Niger en 2016.

C’est à travers l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN) que se déroule cette opération. Ainsi, les denrées agricoles achetées localement sont destinées à la reconstitution du stock national de sécurité et au renflouement des banques de soudure. Quant au programme alimentaire mondial (PAM), ses achats sont destinés à l’alimentation scolaire (cantines) et aux ménages vulnérables nigériens.

Les produits agricoles sont achetés à un prix avantageux auprès des petits producteurs. Grâce aux achats locaux, c’est l’économie locale qui est stimulée.

Faride BOUREIMA.