Stabiliser la Libye pour sécuriser le Sahel
Ibrahim Yacouba, ministre des affaires étrangères nigérien

Stabiliser la Libye pour sécuriser le Sahel

Début ce matin à Niamey de la 9ème  réunion des Ministres des affaires étrangères des pays voisins de la Libye sous l’égide de l’ONU, l’Union Africaine, l’Union Européenne et la ligue Arabe.  Les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de l’Egypte, du Soudan, de la Tunisie et du Tchad et leurs homologues nigériens et libyens ont analysé les conséquences de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye sur le Sahel.

Dans son intervention, le Ministre Tchadien des affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que les jours à venir seraient durs pour la Libye, seul le dialogue peut résoudre le conflit dans l’intérêt des Libyens et les Africains.

« Nous sommes inquiets du fait des évènements qui se déroulent en Lybie tant leur impact est grand et grave sur nous. Les évènements récents au Niger le démontrent s’il en est besoin. Il faut absolument que le processus avance. Il faut que les acteurs libyens nous aident à ce que ce processus avance. On risque l’impasse et ça ce n’est pas acceptable. Nous ne sommes pas les seuls à être inquiets. L’ensemble du continent est inquiet comme l’a dit le président Buyoya (Haut représentant de l’Union Africaine pour le Sahel). »

De son côté, le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, chef de la Mission d’appui des Nations Unies pour la Libye (MANUL), Martin Kobler a déclaré, au sortir d’une audience avec le président Issoufou Mahamoudou ceci :

« Les Libyens doivent construire une armée libyenne qui serve tout le pays, pas seulement des parties du pays. Parce que le vide sécuritaire, c’est la cause de l’instabilité, des réseaux criminels, de la migration illégale et aussi de la contrebande d’armes. C’est pourquoi la première préoccupation c’est, sur la base de l’accord politique libyen qui existe,  d’avoir une armée libyenne qui inclue tout le monde et les libyens eux-mêmes doivent le faire. Nous travaillons pour le peuple libyen. Et je suis très reconnaissant envers le président Issoufou de voir qu’il partage aussi cette vue. J’en ai pris note et je partage les préoccupations en particulier par rapport au terrorisme en Libye qui a des répercussions immédiatement aux pays voisins. »