Fin COP22 : Un bilan contrasté pour un vaste chantier

Fin COP22 : Un bilan contrasté pour un vaste chantier

Après l’unité affichée dans le texte de la Proclamation politique de Marrakech qui clôturait la COP22, vendredi, place aux réactions et au bilan de la « COP de l’action ». Entretien avec….

ALHASSANE KOUZI Mahamadou, l’envoyé spécial du Studio Kalangou 

Que peut-on retenir de ce sommet mondial sur le climat ? 

 Envoyé spécial : Si tous les acteurs saluent l’appel de Marrakech à « l’engagement politique maximal et irréversible » contre le réchauffement climatique, les grandes organisations environnementales restent néanmoins nuancées sur la concrétisation des accords de Paris. Il est vrai que l’élection de Donald Trump, climato-sceptique déclaré, a détourné le cours des négociations.

« Les États développés sont arrivés les mains vides », déplore Armelle Le Comte, de l’association Oxfam, « pour le moment, le Fonds vert destiné au financement des projets d’atténuation et d’adaptation ne représentera que 20 % des 100 milliards promis chaque année à partir de 2020».

Le réseau climat et développement, qui regroupe des acteurs de la société civile francophone parle d’un rendez-vous manqué pour l’Afrique. « Après deux semaines  de négociations, les pays n’ont pas réussi à atteindre les résultats concrets pour traduire en actes les engagements pris sous l’accord de Paris », regrette le réseau climat et développement.

Un bilan contrasté si on vous suit bien. Des politiques satisfaits, mais des acteurs de la société civile plus perplexes. La COP de l’action a-t-elle tenue ses promesses ?

Plus qu’une COP de l’action,  Marrakech aura été une « COP de la transition », malgré le coup d’accélérateur surprise décidé en début de négociations. Initialement prévu en 2020, l’accord de Paris  entrera en vigueur, dans sa forme définitive, en 2018. Deux ans plus tôt.

« Obtenir cette date de 2018 était un des enjeux majeurs de la COP22, commente le chercheur Thomas Spencer (Iddri). (…) Cela permettra d’ouvrir une nouvelle phase de discussions plus politiques jusqu’en 2020. » Objectif: obtenir que le plus grand nombre de pays possibles présentent dès 2020 de nouveaux plans climatiques, plus ambitieux et cohérents.

Beaucoup de travail en perspective, le chantier est vaste, quelle est le calendrier ?

 En effet, Ces points ne sont toujours pas formalisés, tout comme l’échéancier des engagements et des contributions financières réclamés par le groupe Afrique et le groupe G77 –groupes des pays avancés. Dans une déclaration rendue publique dans la nuit de vendredi à samedi, le Président du groupe Afrique, s’est félicité des initiatives parallèles au fonds vert pour aider à la mise en œuvre des programmes nationaux, notamment les projets liés à l’énergie. Mais il  a également appelé les pays industrialisés à «  respecter leurs engagements pour faire face à l’urgence des pays africains ».

Il reste deux années de chantiers pour trouver un accord, avant l’entrée en vigueur des accords de Paris. La COP23 aura lieu dans un an à Bonn, en Allemagne, sous une présidence fidjienne.