Perspectives 2017 : le système de santé

Perspectives 2017 : le système de santé

En ce début d’année, la rédaction de Studio Kalangou consacre son Forum quotidien à l’analyse des principaux dossiers de l’actualité nationale nigérienne. Il s’agit pendant 45 minutes de dresser le bilan de 2016 et d’esquisser des perspectives pour l’année nouvelle.

Ce mercredi 4 janvier 2017, le Forum de Studio Kalangou était consacrée à la thématique de la Santé et notamment la répartition du personnel de santé sur le territoire national.

Au cours de cette émission, ont été diffusés

– l’extrait d’une déclaration du Dr Illiassou Idi Maïnassara, Ministre de la Santé

– une interview de Docteur Souley Doudou, médecin chef du district sanitaire de la ville de Maradi

– deux invités se sont exprimés en direct : le Docteur Harouna Haidara, Chargé des relations extérieures du Syndicat des Pharmaciens Médecins Chirurgiens-Dentistes du Niger (SYNPHAMED) et Mr Mouhamadou Moussa, secrétaire général du Syndicat Unique de la Santé et de l’Action Sociale SUSAS. Extraits

– Dr Illiassou Idi Maïnassara, Ministre de la Santé

« La plupart de ces agents de santé sont en milieu urbain. Quand vous prenez le cas de Niamey, tous les spécialistes sont à Niamey. Or, Niamey  a besoin d’agents de santé. Il y a des régions où il n’y a qu’un médecin pour plus de 600.000 habitants ou  un médecin pour plus de 700.000 habitants. Or à Niamey…c’est un médecin pour 10.000 habitants et c’est ce qui nous a amené, en l’espace d’un mois, à redéployer 251 agents à l’intérieur du pays.

Et on a commencé avec la région de Diffa. Quand nous sommes arrivés, la région de Diffa n’avait qu’un seul gynécologue au niveau du centre mère/enfant…. Alors qu’ici à Niamey, nous avons 52 gynécologues.

– Le Docteur Harouna Haidara, Chargé des relations extérieures du Syndicat des Pharmaciens Médecins Chirurgiens-Dentistes du Niger (SYNPHAMED)

« On a fait une caravane de sensibilisation pour les médecins, chirurgiens-dentistes, pour dire aux collègues, bon voilà, il y a un employeur qui est là, c’est la fonction publique. Quand elle recrute, elle a ses textes, elle a ses logiques, ….il faut le savoir et il faut les respecter.

Le fond du problème c’est que certes on a recruté, le recrutement a été fait. Maintenant, le problème c’est la gestion des ressources humaines. L’Etat doit prendre en charge cet aspect. C’est un aspect primordial. Il ne suffit pas seulement de recruter. Il y a une iniquité dans la répartition, même à Niamey.

… Est-ce qu’il y a eu une étude préalable, c’est à dire est ce qu’il y a une inspection qui a été menée pour dire voilà les ressources humaines, voilà ou se trouve l’iniquité …?

– Mouhamadou Moussa, secrétaire général du Syndicat Unique de la Santé et de l’Action Sociale SUSAS

« En 2007, on a fait une nouvelle grille indemnitaire, qui a pris en compte la motivation du personnel pour aller à l’intérieur du pays. De sorte que quand vous êtes à Niamey, si vous êtes dans les gros centres, votre indemnité est moins élevée. (Il s’agissait de) faire en sorte que ces indemnités …favorisent ceux qui veulent être affectés à l’intérieur du pays.

Maintenant, que cette décision  a été prise, nécessairement il faut l’évaluer. Pour savoir, après l’avoir prise, qu’est ce qui s’est passé ? Est-ce que les gens ont accepté d’aller à  l’intérieur du pays ? Si non pourquoi ? Si oui pourquoi ?

Et corriger s’il y a des corrections à faire.

C’était la proposition qu’on a fait à l’époque au ministre Kalla (l’ancien ministre de la santé, actuellement ministre de la défense). …Même à Niamey quand vous prenez un agent (pour l’affecter ailleurs), vous laissez un vide.

Il ne faut pas dire que ceux qui sont à Niamey ne travaillent pas. Eux-mêmes, ici à Niamey sont très occupés …Et aussi, avant de les envoyer à l’intérieur du pays, il faut s’assurer qu’on ne crée pas un vide à Niamey, qui pourrait déséquilibrer le système.