Tillabéry, Tahoua et Diffa en état d’urgence
Infographie par Studio Kalangou

Tillabéry, Tahoua et Diffa en état d’urgence

Le gouvernement Nigérien, à l’issue du conseil des ministres de vendredi 3 Mars 2017, a instauré l’état d’urgence dans plusieurs départements des régions de Tillabéry et de Tahoua et prorogé celui déjà en place dans celle de Diffa.

Pour la région de Tillabéry, le conseil des Ministres, note que depuis un certain temps, les départements frontaliers du territoire Malien font l’objet d’attaques meurtrières perpétrées par des groupes terroristes mettant en péril la sécurité des paisibles populations et l’ordre public. Aussi, est-il devenu nécessaire que les autorités publiques recourent aux mesures prévues par l’article 68 de la constitution.

Le projet de décret a pour objet de proclamer l’Etat d’urgence dans les départements de Ouallam, Ayorou, Bankilaré, Abala, et Banibangou.

Quant à la région de Tahoua, l’Etat d’urgence concerne 2 départements à savoir : Tassara et Tillia. Ce projet de décret est pris conformément à la loi n°98-o24 du 11 Août 1998 portant réglementation de l’Etat d’urgence modifiée et complété par la loi n°2015-97 du 19 Avril 2015.

Enfin, s’agissant de la région de Diffa, selon les conclusions du conseil des Ministres, malgré l’accalmie relative observée dans la région, le gouvernement a décidé de maintenir les mesures exceptionnelles déjà prises pour faire face à la situation sécuritaire dans toute la région.

Le juriste Maïna Karthé BOUKAR a expliqué à Studio Kalangou que « l’état d’urgence n’est pas une absence de légalité, mais c’est qu’à la légalité normale, on substitue une légalité de crise, qui permet de juguler les problèmes auxquels l’Etat fait face. En l’occurrence ici, il s’agit de problèmes sécuritaires à Diffa et à Tillabéry. (…) Selon notre constitution, c’est la loi qui détermine et fixe les règles concernant l’état d’urgence. L’état d’urgence est proclamé par le chef de l’Etat en Conseil des Ministres. Un décret est pris pour proclamer l’état d’urgence dans les régions concernées. (…) qui fixe sa durée et ses différentes modalités. La conséquence la plus immédiate, est la restriction des libertés publiques. »