Paludisme : le vaccin de l’espoir de tout un continent
Un nouveau-né est vacciné à l’hôpital de district de Saraikela en Inde. / USAID / Source : Flickr.com / CC BY-NC 2.0

Paludisme : le vaccin de l’espoir de tout un continent

Le vaccin antipaludique RTS, S/AS01 (RTS,S) recommandé par l’organisation mondiale de la santé (OMS) représente un espoir pour l’Afrique. Un continent sur lequel, 409 000 décès dus au paludisme ont été enregistrés en 20219.

Une recommandation qui s’appuie sur les résultats concluant enregistrés au cours du programme pilote en cours au Ghana, au Kenya et au Malawi depuis 2019 qui a permis d’atteindre plus de 800 000 personnes.

Dans son communiqué de presse du mercredi, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS déclarait ce moment « historique ». Ce vaccin tant attendu « pour les enfants représente une avancée pour la science, la santé de l’enfant » ainsi que dans le cadre de la lutte contre le paludisme a-t-il précisé. Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus n’a pas manqué de souligner que « L’utilisation de ce vaccin parallèlement aux outils existants pour prévenir le paludisme pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année ».

En Afrique subsaharienne, le paludisme demeure l’une des principales causes de maladies et de mortalité infantiles. Selon l’OMS « plus de 260 000 enfants africains âgés des moins de cinq ans meurent du paludisme chaque année ».

Pour Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, l’avènement d’un vaccin antipaludique « efficace » est attendu depuis longtemps et « pour la première fois » dit-elle, « un tel vaccin est recommandé pour une utilisation à grande échelle.»  Un vaccin avec lequel «  Nous espérons que beaucoup plus d’enfants du continent africain seront protégés contre le paludisme et pourront devenir des adultes en bonne santé » souligne Dre Matshidiso Moeti.

Ce qu’il faut savoir du programme pilote

Grace à ce programme pilote mise en œuvre au Ghana, au Kenya et au Malawi pour le déploiement du vaccin, il a permis à l’OMS d’apprendre :

– que le vaccin RTS, S est sûr et réduit de manière significative le paludisme grave potentiellement mortel ;

– qu’il peut être administré dans les dispensaires pour enfants par les ministères de la santé et atteindre facilement les enfants à des niveaux de couverture élevés ;

– que la demande communautaire pour ce vaccin est forte ;

– qu’il a une large portée auprès des enfants y compris les plus vulnérables qui n’utilisent peut-être pas de moustiquaire, élargissant ainsi l’accès aux mesures préventives aux enfants à risque.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que « la vaccination contre le paludisme ne remplace ni ne réduit la nécessité d’autres mesures, notamment les moustiquaires ou le recours aux soins en cas de fièvre ».

L’attente au Niger

Le Niger est dans l’attente « des orientations à suivre de l’OMS par rapport à ce vaccin » a confié la coordinatrice du programme national de lutte contre le paludisme, Dr Djermakoye Hadiza Jackou.

Avec « l’introduction de ce vaccin, nous allons pouvoir atteindre l’objectif » Zéro décès dû au paludisme d’ici 2030. L’avènement de ce vaccin ne doit pas faire oublier les autres méthodes de lutte contre la maladie, « l’utilisation de la moustiquaire imprégnée, la chimio prévention » a expliqué Dr Djermakoye Hadiza Jackou au Studio Kaalngou.

Faride BOUREIMA.