Analyse des enjeux liés au retrait de 600 soldats tchadiens du G5 Sahel
Des soldats tchadiens assis dans une camionnette alors qu'ils quittent Bangui le 4 avril 2014 / MIGUEL MEDINA / AFP

Analyse des enjeux liés au retrait de 600 soldats tchadiens du G5 Sahel

Le Tchad a annoncé, le retrait de 600 soldats sur l’effectif de 1200 militaires engagés au Sahel, dans la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso), au sein de la force conjointe du G5 Sahel.

Selon Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement tchadien, c’est en accord avec le G5 Sahel que le retrait des soldats est intervenu, « Il s’agit d’un redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes » apprend-t-on dans une dépêche de l’Agence France Presse (AFP).

« Cette décision va fortement influencer la fragilité de nos Etats » dans la zone des trois frontières, déclare Dr Dicko Abdouramane, spécialiste des questions de sécurité, enseignant à l’université de Zinder.

« Au Sahel, le retrait de ces forces va renfoncer les défis auxquels nos Etats sont confrontés » d’autant plus qu’ils peinent « à créer les conditions véritable d’un retour définitif de la paix » dans cette zone.

Pour Dr Dicko Abdouramane, les défis auxquels font face les Etats du Niger, du Tchad et du Burkina Faso relève d’une question stratégique explique-t-il. Pour assurer leur sécurité, ces pays doivent véritablement « s’engager de manière responsable dans la mobilisation des ressources financières mais aussi dans la mobilisation des ressources matériels ». L’un des problèmes « sérieux » auxquels se heurtes les Etats reste le financement de la lutte contre le terrorisme étant donné que l’ampleur que prend le terrorisme dans les pays est lié au fait que « nous refusons de comprendre que la sous-traitance sécuritaire est une situation négative ». Cette situation « renforce les enjeux du retour de l’Etat islamique dans la zone ».

Selon Dr Dicko Abdouramane, spécialiste des questions de sécurité, enseignant à l’université de Zinder, ce n’est qu’en dessinant une carte sécuritaire que les Etats pourront « assumer pleinement leur rôle et leur responsabilité dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme de manière globale ».

Faride BOUREIMA.