Mali : La France suspend sa coopération militaire, que pense la population ?
Des soldats français impliqués dans l'opération anti-insurrection régionale Barkhane patrouillent avec des soldats maliens le 9 mars 2016 au port de Korioume près de Tombouctou. PASCAL GUYOT / AFP

Mali : La France suspend sa coopération militaire, que pense la population ?

Le 05 juin 2021, Paris a annoncé la suspension de sa coopération militaire. Une annonce intervenue au lendemain de la nomination du Colonel Assimi Goïta comme président de la transition politique, par la cour constitutionnelle malienne.

Une décision diversement appréciée par les maliens.

« S’ils veulent partir, ils n’ont qu’à partir. Dieu est là pour nous sauvegarder » s’est exprimé un citoyen malien au micro de nos confrères du Studio Tamani. Pour un autre, cette annonce suscite beaucoup d’interrogations parce que « si la France quittait, qui va prendre la place des militaires ». Si certains citoyens sont convaincus du courage de l’armée malienne mais « eux seuls, ils ne peuvent pas parce qu’ils ne sont pas suffisamment équipés » ; une citoyenne estime que le pays doit « apprendre à voler de ses propres ailes ».

Selon un citoyen malien, cette suspension est inopportune pour le Mali et aura des conséquences si « toutefois ses principaux partenaires suspendent leurs activités ».

Pour Serge Daniel, spécialiste des questions sécuritaires au Sahel, les conséquences de la suspension des opérations militaires conjointes entre le Mali et la France sont énormes, notamment sur la lutte contre le terrorisme. « Il n’y aura plus jusqu’à nouvel ordre d’opérations conjointes entre les FAMAs (forces armées maliennes), qui portaient des résultats ». Cette suspension touche la logistique mise à la disposition de l’armée du Mali par les troupes françaises.

Cette suspension concerne également les avis et conseils délivrés par les coopérants militaires français au ministère de la défense malienne a précisé Serge Daniel.

Cette situation aura un impact « sur le terrain, vous allez avoir un ralentissement sur la lutte contre le terrorisme de manière conjointe». Bien que la force française au Sahel, Barkhane, ne quitte pas le territoire malien, elle sera dans « une posture qui n’est pas la même qu’on a connu ».

« Ce sont des mesures qui vont impacter sur la lutte contre le terrorisme, qui vont impacter sur la vision sécuritaire » conclut Serge Daniel, spécialiste des questions sécuritaires au Sahel.

Le colonel Assimi Goïta a prêté serment ce lundi 7 juin, en tant que président de la période de transition au Mali.

Faride BOUREIMA.