L’utilisation du mercure : Quelle solution pour protéger les orpailleurs de la région d’Agadez ?
Dans le camp aurifère d'Essakan - Burkina Faso / CC - Colin Fabrice - Source : indigo.ird.fr

L’utilisation du mercure : Quelle solution pour protéger les orpailleurs de la région d’Agadez ?

Le Niger, pays sahélien, dispose d’un sous-sol très riche en matière de ressources minérales, notamment l’or. Dans la région d’Agadez, l’orpaillage est pratiqué au niveau de plusieurs sites. La plupart des orpailleurs nigériens comme étrangers travaillent l’or de manière artisanale. Ils utilisent des produits nocifs dans le traitement de l’extraction de cet or. Et ceci n’est pas sans conséquence sur leur santé, mais aussi sur l’environnement et l’animal.

Et pour réduire ces conséquences néfastes, les spécialistes proposent des solutions aux hommes travaillant sur des sites aurifères, « les solutions qu’on peut surtout utiliser dans le cas du traitement de l’or, c’est surtout d’abandonner le traitement mécanique. Ce traitement qui impacte beaucoup sur l’homme parce que tous ceux qui sont dans cette chaine de traitement n’utilisent pas ce qu’on appelle des équipements de protection individuelle pour faire ce traitement » explique Ismaël Issoufou Hamidou, agent à la direction régionale de l’environnement d’Agadez au micro du Studio Kalangou.

En effet, auparavant l’or était traité dans la région d’Agadez sur certains sites comme ceux de Djado artisanalement, à l’aide des outils insuffisants et non développés comme les pelles, les pioches et autres. Les orpailleurs n’ont pas assez d’équipements pour extraire cet or. Mais ils n’avaient pas aussi besoin d’utiliser des produits chimiques pour traiter les roches. Parce que cet or était peu profond à creuser et parfois apparait même à la surface du sol. Et ce n’est que par la suite, par convoitise d’avoir plus de richesse, que des hommes, des grands commerçants nigériens comme étrangers utilisent des engins de travaux publics pour traiter des surfaces plus importantes, et en profondeur. Et les orpailleurs eux aussi pour traiter rapidement et efficacement ce métal utilisent sans aucune protection des substances chimiques dont le cyanure et surtout le mercure, qui est un produit chimique très toxique qui affecte l’homme, l’animal et dégrade l’environnement. Sur ce point, la société civile d’Arlit se plaint depuis quelques mois de la mort d’animaux après avoir consommé les eaux ayant servi au traitement de l’or. En plus de ces produits chimiques, les orpailleurs sont exposés au manque d’hygiène, à la présence des produits dangereux tels que la drogue, l’alcool, et aussi au manque de sécurité.

Ainsi, l’agent de la direction régionale de l’environnement d’Agadez, Ismaël Issoufou Hamidou, conseille de faire une utilisation et une exploitation plus moderne de cet or pour diminuer l’impact sur la population. Et de préciser «  peut- être de contrôler de manière régulière les différents  systèmes de traitement ou bien d’orpaillage qui se trouvent dans la zone. Contrôler, par exemple, leur alimentation. Contrôler leur condition de travail, parce que c’est important » dit-il. L’Etat nigérien doit prendre des mesures de protection, entre autres en prévenant et sensibilisant les travailleurs aux risques qu’ils encourent sur les sites de l’exploitation de cet or.

Car l’or, ce métal précieux, exploité constamment sur les sites de Djado, Tchibarakaten et ceux de l’Air, est source de subsistance pour beaucoup de personnes. Premier produit d’exportation, il contribue de manière significative au développement du pays, constituant une grande richesse pour le Niger.

Rabi Assoumane Hamani