Elections nigériennes, déclaration de l’opposition
Kané Kadaouré Habibou, président du parti SDR-Sabuwa lors de la déclaration de l'opposition le lundi 2 février 2021 au siège du RDR Tchanji / CC- Faride Boureima / Studio Kalangou

Elections nigériennes, déclaration de l’opposition

 L’opposition a rendu public le 1er mars 2021, une déclaration au siège du parti de Mahamane Ousmane, candidat du Renouveau Démocratique Républicain (RDR Tchanji). Une manière de faire le point de la situation politique au lendemain de l’élection du 21 février passé à leurs militants.

Ainsi l’opposition dénonce des fraudes après la publication des résultats globaux provisoires de la présidentielle par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

Ces résultats ont donné lieu à des manifestations à Niamey, ainsi que dans certaines grandes villes du Niger.

Des cas de fraudes

Amadou Boubacar Cissé, président de L’Union pour la Démocratie et la République (UDR-TABBAT) et membre de l’opposition nigérienne, souligne « notre déclaration, c’est de montrer tout ce qui a été fait, comment la fraude a été organisée ». Mahamane Ousmane et ses alliés politiques « ont fait un travail très minutieux » a confié Amadou Boubacar Cissé au Studio Kalangou. Selon le président de l’UDR-TABBAT, leur candidat à la présidence dans une déclaration a exposé « détails par détails les points sur lesquels » repose le fondement de leurs réclamations. Des réclamations qui feront d’ailleurs l’objet d’un recours auprès de la cour constitutionnelle par l’opposition.

Dans la déclaration de ce lundi 1er mars, l’opposition soutient que ces élections sont « une mascarade » au regard des «  substitutions de procès-verbaux, des menaces et intimidations des électeurs, des agents électoraux, principalement de nos délégués, des braquages d’urnes, le vol et l’achat de conscience » qu’elle a relevé. Aussi, des circonscriptions comme «  Bermo, Soli-tagriss, Aderbissanat, Dabaga et Timia… » sont caractéristiques des cas de fraudes ont-ils déclaré.

Des arrestations

L’ancien président de l’assemblée nationale du Niger, Hama Amadou, sous le coup de 10 chefs d’accusations et soupçonné d’être à l’origine des violentes manifestations des 23 et 24 février 2021, est placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Flingué. Une décision qui est intervenue 72h après qu’il se soit présenté à la police judiciaire. Me Boubacar Mossi, un de ses avocats a déclaré que c’est « une justice des vainqueurs ».

L’ancien chef d’Etat-major des armées, Moumouni Boureima, est également placé sous mandat de dépôt à la prison civile de Ouallam, située à 100 kms de Niamey.

Selon Amadou Boubacar Cissé, plus de 500 personnes sont interpellées « essentiellement de l’opposition ».

L’opposition demande au gouvernement de « libérer immédiatement tous les leaders des partis politiques qu’ils ont arrêté récemment ».

Respect de la loi

« Nous sommes disposé à ne pas nous laisser faire avec des actes et des instructions absolument illégaux, même si c’est un ordre manifestement illégal qui est donné ; il est répréhensible et il ne doit pas être exécuté les yeux fermés » a expliqué Mahamane Ousmane.

Aussi, le candidat du RDR Tchanji estime que les nigériens sont «  tous, citoyens nigériens que nous sommes tenus de veiller à ce que l’ordre Républicain, démocratique soit respecté par tous, à tous les niveaux ». Mahamane Ousmane appelle à l’arrêt de « ces différents actes d’intimidation qui sont illégaux sans délai ».