Une foire pour promouvoir les productions locales des personnes en situation de handicap

Une foire pour promouvoir les productions locales des personnes en situation de handicap

Depuis septembre 2015, le Niger s’est engagé à mettre en œuvre l’Agenda 2030. Un agenda des Nations Unies pour les atteintes des objectifs de développement durable (ODD) avec un caractère interdépendant et intégré.

Les personnes handicapées représentent 4,2 % de la population totale du Niger, soit 715 497 personnes handicapées, parmi lesquelles on dénombre 361 938 hommes (2,11 %) et 353 559 femmes (2,06 %) selon les chiffres du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2012). Les personnes handicapées au Niger se retrouvent autour d’un cadre institutionnel à travers des associations, des groupements ou unions de groupements, des ONG et en réseaux. Auquel il faut ajouter les deux fédérations nationales : Fédération Nigérienne de Personnes Handicapées (FNPH) et Fédération Nigérienne de Sport Paralympique (FENISPHA).

Le week-end dernier s’est tenu au stade régional de Maradi un festival d’exposition-vente de produits locaux proposé par une association de personnes handicapées. Elles sont venues de Niamey, Tahoua, Tillabéry et Maradi. Ces artisanes et transformatrices de produits locaux souhaitent que cette foire soit une vitrine commerciale pour elles. Pour madame Boubacar Zeinabou Bisoundi, chef du projet, c’est une occasion de donner à la société une image plus positive de la personne handicapée, qui participe au développement économique de son pays.

« C’est un festival et une foire qui mettent la personne handicapée devant c’est-à-dire démontrer que la personne handicapée à part ce que la société perçoit d’elle, elle peut aussi participer au développement de son pays ». C’est une vaste gamme de produits issus de l’artisanat, des cosmétiques et agroalimentaires qu’ont exposés ces personnes handicapées, a confié madame Boubacar Zeinabou Bisoundi au Studio Kalangou.

Elle dénonce un comportement pas très patriotique des Nigériens, qui préfèrent acheter des produits d’importation : « nous utilisons la craie, le grillage, les paillassons, les serpillères mais nous n’achetons pas toutes ces choses-là auprès des personnes handicapées alors qu’elles sont fabricatrices ». Une situation qui provoque une mévente de leurs produits.

Au Niger, c’est l’ordonnance 93/012 du 2 mars 1993 portant sur les règles minimas de protection sociale des personnes handicapées modifiée et complétée par l’ordonnance 2010-028 du 20 mai 2010, qui encadre le droit à l’emploi et au travail des personnes handicapées.

Selon le rapport alternatif sur la mise en œuvre de l’agenda 2030 au Niger (février 2018) réalisé par la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH), il existe une insuffisance législative en matière d’auto-emploi et d’entreprenariat de cette frange de la population.