Attaque à Tchoma Bangou et Zaroumdareye : quel soutien pour la population ?
Militaire nigérien de la force flintlock en séance d'entrainement à Tahoua en 2018/ wikimédia

Attaque à Tchoma Bangou et Zaroumdareye : quel soutien pour la population ?

Les villages de Tchoma Bangou et Zaroumdareye ont subi une attaque meurtrière le samedi 2 janvier 2021. Attaque qui selon le bilan officiel a occasionné 105 morts et 26 blessés. Le premier ministre et chef du gouvernement, Mr Brigi Raffini s’est rendu dans ces villages pour exprimer son soutien aux familles des victimes.

La région de Tillabéry a subi plusieurs attaques déjà conduisant à sa mise sous état d’urgence, un état d’urgence qui visiblement n’empêche pas d’autres assauts. C’est le point de vue de Dr Dicko Abdouramane, pour qui tout le système de défense du pays devrait être révisé « c’est très déplorable dans la mesure où, malgré l’état d’urgence décrété, malgré la présence massive des Forces de Défense et de Sécurité et des bases étrangères dans la région, les morts se comptent par dizaine ou par centaine. Ce qui est arrivé hier prouve, une fois de plus, la nécessité criarde de réviser le système de défense et de sécurité de notre pays ».

Lors de sa visite dans les deux villages endeuillés, Mr Brigi Raffini s’est adressé aux personnes présentes « nous avons été dépêchés par le président de la République, suite au drame survenu dans les deux villages Tchoma Bangou et Zaroumdareye au Nord de Ouallam. Alors nous sommes venus leur apporter le soutien moral, et en même temps, leur apporter un réconfort sur le plan matériel, une assistance alimentaire et non alimentaire et également leur annoncer des mesures devant pouvoir les sécuriser davantage, pour rester dans leurs villages » à noter que dans l’immédiat une compagnie de l’opération almahaou basée à Ouallam a été implantée sur place. Cela serait-il suffisant pour ces populations ?

Pour Dr Dicko Abdouramane, analyste sécuritaire, plusieurs facteurs sont à la base de ces attaques répétées « Hier nous avons pensé que la faiblesse de l’Etat malien était la cause essentielle qui expliquait la récurrence des attaques dans la région de Tillabéry, mais aujourd’hui on s’aperçoit progressivement que de toute évidence il y a d’autres facteurs qui limitent l’efficacité de l’intervention de nos forces de défense et de sécurité dans la région ».