Maradi / la régénération naturelle assistée (RNA), une pratique ancestrale qui porte ses fruits
Un agriculteur plantant des laitues ISSOUF SANOGO / AFP

Maradi / la régénération naturelle assistée (RNA), une pratique ancestrale qui porte ses fruits

En faisant appel aux diverses pratiques paysannes, souvent délaissées, on trouve la régénération naturelle assistée (RNA) qui est toujours d’actualité et pratiquée déjà par certains agriculteurs avant la modernisation. Ce savoir-faire ancestral peut renforcer les sols dégradés par les effets du changement climatique, par exemple.

C’est quoi la RNA (régénération naturelle assistée) et à quoi consiste –t-elle ?

La régénération naturelle assistée (RNA) est une technique consistant à associer des arbres et des cultures sur une même parcelle, surtout dans les zones arides (zones ayant un déficit en précipitations, induisant un déficit en alimentation des populations, car tributaires des productions agricoles saisonnières), pour reboiser un terrain dont les arbres ont été coupés ; c’était le cas dans certaines localités de la région de Maradi où, ils ont eu recours à la pratique de régénération naturelle assistée.

A l’occasion, de la journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin Pr Laouali Sitou, doyen de la faculté des sciences de l’environnement de l’université Dan Dicko Dankoulo de Maradi, a accordé une interview au Studio Kalangou, dans laquelle il évoque cette pratique dans sa région : « quand je prends l’exemple de la régénération naturelle assistée (RNA), sasabazamani en houassa, ce sont des pratiques initiées depuis longtemps par les populations locales agriculteurs »

Alors comment se fait cette régénération naturelle assistée ?

La réalisation de la régénération naturelle assistée vient de deux (2) techniques de protection des arbres dans un champ : planter des jeunes plants et les protéger contre les aléas comme les animaux et les feux de brousse, et ceci durant quelques années ; et deuxièmement, il faut suivre la régénération des tiges en gardant les grandes tiges uniquement pour ne pas fatiguer la plante avec des petites tiges.

C’est en partant de tout cela que Pr Laouali Sitou, affirme que cette pratique qui date de la nuit des temps doit être vulgarisée car les expériences à Maradi donnent leurs fruits : « le résultat est là, nous avons des zones rurales qui ont tendance à devenir des forets aujourd’hui », c’est l’exemple de la zone d’Aguié, du site de Dan Saga, du site de Damama, du site de Zabamoussou (région de Maradi) explique le doyen.

Force est de constater que la RNA constitue une pratique bénéfique et cela dans plusieurs secteurs : agricole, animal, pastoral et environnemental ; avec l’objectif d’accroitre la productivité des champs en fertilisant les sols cultivés, de reconstituer le couvert végétal, de lutter contre la désertification et d’améliorer les conditions de vie des populations locales.

Pr Laouali Sitou attire l’attention sur l’importance d’avoir des actions adaptées sur le terrain, en mettant un point d’honneur à raviver les pratiques paysannes ancestrales qui ont fait leurs preuves : « Dans la lutte contre le phénomène dû au changement climatique, il faut des actions locales ».

Pr Laouali Sitou, doyen de la faculté des sciences de l’environnement de l’université Dan Dicko Dankoulo de Maradi