Industries extractives au Niger / L’ITIE, « véritable outil de contrôle citoyen de l’action publique »
Des camions transportant des roches contenant de l'uranium le 23 février 2005 à la mine à ciel ouvert d'Arlit dans le désert de l'Aïr, © PIERRE VERDY / AFP

Industries extractives au Niger / L’ITIE, « véritable outil de contrôle citoyen de l’action publique »

« L’avantage de cette initiative, c’est que ça permet aux citoyens de comprendre qu’est-ce qu’on exploite chez eux », c’est ce qu’a déclaré Boubacar Illiassou, chef de la mission ROTAB à l’étape d’Agadez.

Pour lui, cette campagne de sensibilisation du Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB) sur l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) dans les différentes régions du Niger « permet aux citoyens qui sont intéressés de pouvoir faire un travail de contrôle citoyen de l’action publique ». Un contrôle citoyen qui s’étend également au niveau des collectivités puisqu’une « rétrocession de 15% » leurs est accordée.

Cependant, Aïssami Tchiroma Mahamadou qui est le directeur de projets et programmes du ROTAB, a rappelé que « depuis 2007, l’Etat n’a jamais transféré de façon régulière et de façon effective la totalité des redevances minières aux régions d’exploitation uranifère et aurifère ». Une irrégularité dans le transfert des fonds autant sur la durée que sur les montants. En effet, Aïssami Tchiroma Mahamadou indique que même dans le cas où l’Etat transfert en retard « ce n’est pas la totalité du montant qu’il aurait dû transférer ».

Ces irrégularités répétées, empêchent donc aux localités concernées à investir correctement dans la lutte contre les effets néfastes engendrés par l’exploitation des industries extractives. Par exemple, la région de « Zinder n’a jamais bénéficié d’aucun franc pour vraiment susciter ce développement » affirme Aïssami Tchiroma Mahamadou.