Retrait du Burkina Faso et du Niger du G5 Sahel
Collège de défense du G5 Sahel | Nouakchott, le 24 février 2022 lors de la visite du président Kagame / Source : flickr.com – Licence Creative Commons

Retrait du Burkina Faso et du Niger du G5 Sahel

Samedi 02 décembre, le Burkina Faso et le Niger, tous deux dirigés par des régimes militaires issus des coups d’État, ont annoncé leur retrait de l’organisation anti djihadiste G5 Sahel, emboîtant le pas à leur voisin malien qui avait déjà fait de même en mai 2022, dénonçant une organisation « instrumentalisée par l’extérieur ».

Bénéficiant d’un financement de l’Union européenne, le G5 Sahel était perçu par les partenaires internationaux de cette région comme une solution potentielle face aux violences djihadistes qui sévissent dans la région. Cependant, les opérations conjointes ont été limitées, et la situation sécuritaire au Sahel n’a fait que se détériorer.


Dans un communiqué conjoint, les deux pays ont déclaré avoir pris la décision souveraine de se retirer de l’ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe, à partir du 29 novembre. L’organisation, créée en 2014 pour lutter contre le jihadisme au Sahel, rassemblait initialement le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.

Les motifs avancés par Ouagadougou et Niamey sont centrés sur les difficultés de l’organisation à atteindre ses objectifs. Ils soulignent que les ambitions légitimes des États membres de faire du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrecarrées par des lourdeurs institutionnelles et des « pesanteurs d’un autre âge ». Les deux pays estiment que leur engagement actuel vers « l’indépendance et la dignité » est incompatible avec la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle. Le Burkina et la Niger considèrent leur retrait comme une « responsabilité historique ».