Tchibiri-Gobir : La contamination des enfants par l’eau fluorée amplifie la précarité des familles touchées
Remplissage de bidons d'eau / Sources: http://www.hoa.africom.mil © SSgt Tiffany DeNault CJTF-HOA/PAO

Tchibiri-Gobir : La contamination des enfants par l’eau fluorée amplifie la précarité des familles touchées

Le 23 décembre 2000, l’Association nigérienne de défense des droits de l’Homme (ANDDH) avait tiré la sonnette d’alarme sur un drame dans le village de Tchibiri, situé dans la région de Maradi. Dans ce village, plus de 4 000 enfants sont victimes de malformations suite à la consommation d’une eau à forte dose de fluor à partir d’un forage exploité par la société des eaux du Niger.

Dans le rapport publié par le programme Solidarité-Eau (pS-Eau), on apprend que le forage mis en cause a été creusé en 1983 et mis en service en 1985. La teneur en fluor de l’eau qui s’y trouvait était comprise entre 3mg/litre et 6,9mg/litre. Ce qui est largement supérieur à la norme de 1,5mg/litre fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Consommées à forte dose, les fluorures peuvent provoquer d’innombrables maladies chez l’homme dont les malformations.

Même si une décision de justice oblige l’État nigérien à verser un peu plus de 7 millions de francs CFA pour chacune des 276 victimes ayant poursuivies l’État du Niger, on retient que les familles concernées continuent aujourd’hui encore à supporter l’intégralité des frais médicaux des enfants contaminés. Une situation qui renforce un peu plus le niveau de précarité de ces ménages très souvent classés parmi les plus vulnérables.  

Au micro du Studio Kalangou, Elhadj Aboubacar Dango fait cas des difficultés financières qu’il doit surmonter pour soigner ses quatre enfants contaminés : « Moi j’ai quatre enfants malformés et il y a un parmi eux à qui, chaque mois, je dépense 5 000 francs pour ses frais médicaux… Aujourd’hui certains parents n’ont plus les moyens pour subvenir aux besoins de ces enfants, et d’autres enfants invalides ont même perdu leurs parents. Je connais un parent très âgé et malade qui a un enfant malformé, les deux sont couchés sans pouvoir se prendre en charge.». Une situation insoutenable pour toutes ces familles qui redoublent d’efforts face à la lourdeur administrative.