« Voix de jeunes sur l’Amour » : Le Studio Kalangou alerte sur le mariage des enfants
Filles vendeuses de cola, région de Zinder (Niger) © Wikiméda Commons - CC BY-SA

« Voix de jeunes sur l’Amour » : Le Studio Kalangou alerte sur le mariage des enfants

Le Studio Kalangou démarre, ce lundi 8 octobre à l’occasion de la Journée Internationale de la Jeune fille qui a lieu le 11 octobre, une série de productions intitulée « Voix de jeunes sur l’Amour ». Cette série s’inscrit dans une campagne d’information pour faire reculer le mariage des enfants au Niger, soutenue par l’UNICEF.

Décliné en différents contenus radiophoniques et publié sur les médias sociaux, ce nouveau programme permettra d’aborder, autour du thème de l’amour, des questions précises et des problèmes liés au mariage des mineurs tels que l’insuffisance des lois, ce qu’en dit l’islam, la protection de la fille, les risques pour la santé…

La série donne la parole à 50 jeunes filles et garçons venant de toutes les régions du Niger, pour exprimer leurs rêves et leurs espoirs et leur vision du mariage. Elle s’attache aussi à illustrer, en 10 magazines diffusés dans les 5 langues du Studio Kalangou et en 4 forums de 45 minutes qui seront diffusés en français, haoussa et zerma, 10 voies de recours possibles pour empêcher les mariages impliquant des enfants et faire connaître les acteurs qui travaillent au quotidien à cette cause. Les témoignages, magazines et forums seront diffusés du lundi 8 octobre au vendredi 25 novembre sur les ondes des radios partenaires du Studio Kalangou  et disponibles sur notre site internet, www.studiokalangou.org.

Avec une fille sur 4 mariée avant l’âge de 15 ans et 3 filles sur 4 mariées avant 18 ans, le Niger figure parmi les pays où les jeunes filles sont mariées les plus jeunes. Deux régions sont particulièrement touchées. La région de Maradi, où le taux de mariage des enfants s’élève à 89%, et Zinder, où ce taux est de 87%.

L’Etat du Niger adhère à différentes conventions internationales qui protègent les droits des enfants, telles que la Convention internationale des droits de l’Enfant ratifiée en 1990, la Convention contre l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), qui tendent à limiter les unions contractées avant l’âge de 18 ans. En 2017, le Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou s’est prononcé sur ce sujet, déclarant que le mariage des enfants ne serait plus toléré.

Conscients cependant que les lois seules ne suffisent pas à enrayer un problème, les institutions publiques, leurs partenaires au développement et les Organisations non gouvernementales conduisent différentes actions de prévention et de sensibilisation sur le terrain. C’est le cas de l’UNICEF et de l’UNFPA qui développent des programmes de protection au niveau communautaire, avec les chefs traditionnels et les autorités religieuses. Le ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, ainsi que le ministère de l’Education offrent des points focaux tels que les responsables d’établissements, les services de la promotion de la scolarisation de la jeune fille (SCOFI), les services de protection de l’enfance, les mères éducatrices, qui peuvent être des voies de recours dans le cas de mariages impliquant des mineures et conduisant au retrait des jeunes filles de l’école. L’institution judiciaire, à travers la Division de la protection des femmes et des enfants de police judiciaire, et le juge des mineurs, constituent aussi des acteurs mobilisés dans cette action nationale.