Suspension du Niger de l’AGOA par les États-Unis
Des conteneurs de marchandises dans un port / Crédit Photo: AMISON via iwaria.com

Suspension du Niger de l’AGOA par les États-Unis

Hier, 30 octobre 2023, le président américain Joe Biden a annoncé la suspension du Gabon, du Niger, de l’Ouganda, et de la République Centrafricaine au programme commercial de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Cette décision fait suite aux préoccupations des États-Unis en matière du respect des droits de l’homme et à la gouvernance politique dans ces pays.

Les justifications apportées par le gouvernement américain

Dans une dépêche publiée par l’agence de presse Reuters, l’on apprend que le président Biden a évoqué des « violations flagrantes » des droits de l’homme, largement reconnues au niveau international, comme motif de cette décision, particulièrement concernant la République Centrafricaine et l’Ouganda. Il a également pointé du doigt le Niger et le Gabon pour leur incapacité à instaurer ou à faire des progrès continus dans la protection du pluralisme politique et de l’État de droit.

Dans une lettre adressée au président de la Chambre des représentants des États-Unis, le président Biden a souligné : « Malgré un engagement intensif entre les États-Unis et la République Centrafricaine, le Gabon, le Niger et l’Ouganda, ces pays n’ont pas réussi à répondre aux préoccupations des États-Unis concernant leur non-respect des critères d’éligibilité de l’AGOA. » La décision entrera en vigueur le 1er janvier 2024.

La Loi sur le Développement et les Opportunités Africaines (AGOA) est une loi adoptée par le Congrès américain en mai 2000 et signée par le président Bill Clinton.
Elle a pour vocation de soutenir l’économie des nations africaines en simplifiant leur accès au marché américain, pourvu qu’elles embrassent les principes de l’économie de marché.
Le Niger fait partie des pays bénéficiaires de cet accord dès sa création en 2000. Il a été suspendu en 2010, année du coup d’État mené par le commandant Salou Djibo en février de la même année contre le président Tandja Mamadou, puis réintégré en 2011.

Reconnaissance du CNSP par les États-Unis

Cette décision des États-Unis intervient au lendemain de la reconnaissance du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie comme la seule institution qui « dirige le pays ». Une déclaration prononcée par Mme Molly Phee, lors d’une conférence de presse tenue le 26 octobre 2023, en présence des journalistes nigériens via une vidéoconférence.

Tout en reconnaissant la chute du pouvoir du président Mohamed Bazoum, Mme Molly Phee a insisté sur la nécessité pour les nigériens à dialoguer avec leurs partenaires régionaux, affirmant que « le temps est venu de parler avec vos partenaires dans la région. Vous devez travailler avec nous. »