Niamey : la mauvaise urbanisation ne facilite pas la gestion des inondations
Une rue de la ville de Niamey inondée en 2013 / Source : Wikimédia Commons

Niamey : la mauvaise urbanisation ne facilite pas la gestion des inondations

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), avait indiqué que 170 000 personnes seront menacées par les inondations cette année au Niger. Dans son bulletin humanitaire disponible ici, la coordination précise que la période de juillet à septembre sera celle qui va enregistrer les plus fortes précipitations.

Ce n’est pas la première fois que le Niger est touché par des inondations, d’ailleurs elles sont de plus en plus fréquentes comme le précise Moumouni Kadjio Boubacar, prévisionniste à la Direction Nationale de la Météorologie :  « […] lorsqu’on avait fait les prévisions saisonnières, on avait prévu que l’année 2018 serait similaire à l’année 2012 […] on a dit également que cette année sera humide […] ». Pourtant, même si on observe une certaine récurrence des inondations, on a l’impression que les dispositions prisent aussi bien par le gouvernement que par les populations directement touchées ne sont pas très efficaces.

Les populations n’arrivent même pas à adapter l’architecture de leurs habitations en conséquence. Pour ces populations, la solution serait de créer «[…] les conditions pour que l’arrivée de cette eau ne vienne pas impacter les biens soit, par des dispositions constructives qui mettent à l’abri l’infrastructure soit, par des ouvrages de protections […]» précise le Colonel Major Bako, Directeur général de la protection civile au micro du Studio Kalangou.

Issaka Hassan Karanta, Gouverneur de la région de Niamey, pointe du doigt l’incivisme des citoyens. Un facteur qui favorise l’aggravation des inondations : « […] à Niamey, les gens construisent sans autorisation et ce n’est qu’après avoir construit qu’on pense à chercher un titre foncier…le plus souvent, les constructions sont faites sur les voies de passage des eaux […]».

Cependant, l’urbaniste Younoussa Tinni rappelle aussi les dispositions règlementaires que l’Etat doit mettre à jour et appliquer. En effet, Younoussa indique que « […] l’ancien schéma d’assainissement de la ville de Niamey qui a été fait depuis 1984 est dépassé […] il n’y a pas eu de nouvelles études mises en application pour accompagner l’ancien schéma […] ». Pour lui, l’urbanisation rapide et non planifiée engendre un environnement urbain chaotique et donc favorable aux inondations. C’est ce qu’il résume en ces mots : « […] ce n’est pas parce que la ville s’agrandit qu’il va y avoir des inondations, c’est parce que cette urbanisation parfois n’est pas bien faite […]».

Lorsqu’on sait que les inondations seront de plus en plus fréquentes à cause du réchauffement global de la planète, il faudrait bien réfléchir à une solution qui permette la gestion durable de ces types de catastrophes.