Le Niger rompt un accord militaire avec le Bénin
Le colonel major Amadou Abdramane, un membre du CNSP, lisant un communiqué / Photo: RTN

Le Niger rompt un accord militaire avec le Bénin

Les autorités militaires actuellement au pouvoir au Niger ont annoncé le mardi 12 septembre qu’elles avaient mis fin à un accord de coopération militaire établi en 2022 avec le Bénin. Elles reprochent au Bénin de préparer une possible agression contre le Niger. Selon un communiqué diffusé à la télévision nationale, le gouvernement militaire de Niamey a déclaré avoir maintes fois demandé le respect des termes de cet accord, signé le 11 juillet 2022, avant de décider de le rompre. Les militaires, qui ont pris le pouvoir au Niger suite à un coup d’État le 26 juillet, estiment que le Bénin envisage une agression contre le Niger plutôt que de le soutenir.

Implication de la France et de la Cédéao ?

Les militaires ont également affirmé que le Bénin avait permis le déploiement de mercenaires et de matériels de guerre en vue d’une agression orchestrée par la France en collaboration avec certains pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre le Niger. La Cédéao a, depuis un certain temps, évoqué la possibilité d’une intervention militaire au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel et remettre en place le président déchu, Mohamed Bazoum, actuellement détenu et qui refuse de démissionner.

Détails de l’accord avec le Bénin

L’accord avec le Bénin concernait principalement l’échange de renseignements, l’assistance aérienne pour surveiller les mouvements des djihadistes et des opérations conjointes entre les armées béninoise et nigérienne. Récemment, le nord du Bénin, qui partage une frontière avec le Niger et le Burkina Faso, a été le théâtre d’attaques de groupes djihadistes.

Tensions avec la France

Ce week-end, les nouvelles autorités de Niamey ont également pointé du doigt la France, l’accusant de préparer une agression en déployant des forces dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Paris a nié ces allégations et ne reconnaît pas le régime militaire actuel du Niger. De plus, plusieurs accords militaires avec la France ont été rompus par les généraux au pouvoir le 3 août, affirmant que la présence des 1.500 soldats français sur le territoire nigérien est désormais illégale.