Montée des eaux du fleuve Niger : réaménagement de la digue de Lamordé en cours

Montée des eaux du fleuve Niger : réaménagement de la digue de Lamordé en cours

Le site des travaux de réaménagement de la digue de lamordé – kourtiré dans un tintamarre d’engins en pleine action. Plusieurs engins de terrassement, des niveleuses, des bulls, des dameurs et autres camions tournent sans arrêt de 8 heures du matin à 20 heures.

Le technicien en chef du projet cris à haute voix pour ordonner de déverser de la latérite à différents points ou pour demander de procéder au nivelage et au compactage, par endroit. Ousmane Abdou Isssoufou chef de projet de la digue Lamordé explique « Nous sommes aujourd’hui entrain de réhabiliter l’ancienne digue de Lamordé qui a une longueur totale de 6 Km. Donc qui commence du Pont Kennedy jusqu’à Kourtiré. Aujourd’hui on est à peu près à 3 km et demi de digue totalement finie. L’année passée les travaux ont été lancés malheureusement juste en début de saison de pluie. Ce qui n’a pas permis le démarrage effectif. Si vous vous rappeler l’année passée, nous avons pu quand même éviter les inondations pour le quartier Lamordé. Maintenant ça fait deux années consécutives que le quartier n’a pas connu d’inondations. L’ABN avait quand même prévu une montée exceptionnelle des eaux. »

Malgré l’annonce de la montée exceptionnelle des eaux du bassin du fleuve Niger et les multiples appels lancés par les autorités, certains riverains du fleuve s’entêtent et refusent de quitter les lieux inondables. Adamou Boureima, pécheur sorko de son état habite avec sa famille de six personnes dans un local à moins de dix mètres du fleuve. Il nous explique les raisons pour lesquelles il refuse de quitter le lieu : « J’habite ici depuis plus de 20 ans. Chaque année c’est la digue qui nous protège de l’inondation des eaux qui débordent du fleuve. Souvent l’eau déborde jusqu’ici. […] Parfois l’eau nous arrive jusqu’à la hanche. En tout cas moi, je n’ai pas quitté ce lieu une seule fois, car c’est un bâtiment conçu depuis le temps de la colonisation. Vous voyez il est dure, il résiste. Mais le reste des riverains quittent le site et vont s’installer dans les écoles. Nous remercions l’autorité qui construit la digue et nous demandons de la finaliser. Jusqu’à présent ce n’est pas fini. Les travaux continuent. »

Selon Ousmane Abdou Isssoufou, chef de projet de la digue Lamordé « […] aujourd’hui avec le changement climatique honnêtement on ne peut rien prédire. ». Il est donc très difficile de prévoir les quantités des eaux qui peuvent se déverser dans le fleuve pour occasionner la montée des eaux sur le bassin du fleuve Niger.

En 2012 déjà, le niveau de la montée des eaux du fleuve Niger était très élevé. Le risque est encore plus élevé cette année.

Le 11 Septembre dernier, l’Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN) a fait une première alerte (jaune), puis une seconde, orange, une semaine seulement après. Et, cette montée des eaux continue et l’on tend vers le déclenchement de l’alerte rouge.