Malgré les contrôles, toujours des migrants dans la région d’Agadez

Malgré les contrôles, toujours des migrants dans la région d’Agadez

La semaine dernière, un groupe de dix-sept migrants, tous des hommes, marchant à pied en direction de l’Algérie a été intercepté par une patrouille des forces de défense et de sécurité du département d’Arlit dans la zone de Assamaka, (village situé à 15 km de la frontière Algérienne).

Joint lundi 15 mai  par Studio Kalangou, le préfet du département d’Arlit Nafana Mayaldou a expliqué :

« La semaine passée, notre patrouille a mis la main sur 17 personnes toutes de nationalité nigérienne et originaires de Doutchi, Tahoua, et  Maradi. Ces personnes étaient à pied, et certainement attendaient qu’on vienne les chercher. On les a rapatriés à Arlit.

Parce que le problème de ces migrants là c’est quoi ? C’est un réseau qui comprend les transporteurs et les passeurs ; ils prennent les migrants à Arlit ou carrément à Tchinta ou à Tahoua ou même à Kantché. Ils ne passent pas là où il y a des contrôles. Ils vont dans les dunes à côté de Assamaka, c’est là-bas qu’ils sont déposés (par les passeurs) et ceux de l’Algérie viennent les chercher. »

Par ailleurs, les soixante personnes dont la disparition a été signalée, la semaine dernière, après avoir été abandonnées par des passeurs à 150 km au nord d’Assamaka en provenance de Tchintabaraden,  n’avaient toujours pas, lundi matin 15 mai, été localisées.

Ces évènements sont la preuve que le trafic se poursuit, malgré le renforcement des contrôles et le vote en 2015 d’une loi réprimant le trafic des migrants.

Cette réalité a été pointée du doigt à l’occasion de la visite à Agadez qu’a effectuée une mission du « Réseau parlementaire de lutte contre la migration illégale ».

Composé de 4 députés nationaux, cette mission a rencontré samedi 14 mai à Agadez les acteurs de la migration ainsi que des membres de la société civile, des jeunes et des femmes de la région et au cours de cette réunion, la loi de 2015 a été contestée par beaucoup des participants.

Ainsi, Traore Hamidou acteur de la société civile à Agadez a déclaré à Studio Kalangou :

« Les députés en votant une loi doivent d’abord demander aux populations ce qu’elles pensent de la loi….. La loi là a été votée mais personne ne la soutient…..Une loi n’est pas faite pour contrarier inutilement les populations.

Le problème de la migration ne se situe pas au niveau d’Agadez. Le problème se trouve en Europe et c’est l’Europe qui doit prendre les lois pour empêcher l’arrivée des migrants. Ce n’est pas le Niger. 

……Cette loi ne peut pas arrêter la migration. Les migrants vont où ils veulent. Le seul résultat (de cette loi) est que les migrants ont « effacé » Agadez de leur circuit. Avant d’arriver à Agadez, les migrants s’arrêtent en route et ils contournent la ville. Le désert a mille et une portes. On peut à tout moment avoir accès au désert. »

Pour sa part, la députée Amina Saminou Lawaly, Présidente du « Réseau parlementaire de lutte contre la migration illégale » promet d’agir pour régler cette question :

« L’objectif de ce réseau, l’idéal serait de bannir la migration illégale donc nous, nous voulons réguler, peut-être même tendre vers une migration légale. A la suite de cette mission, nous avons l’intention d’organiser une journée parlementaire. Et la finalité de la journée parlementaire sera de revoir la loi déjà existante ou d’en concevoir d’autre. »