Des villages de la commune rurale de Makalondi, décident d’abandonner la pratique de l’excision.

Des villages de la commune rurale de Makalondi, décident d’abandonner la pratique de l’excision.

Mercredi 15 février, dans le village de Moussapaga Bawaba (commune rurale de Makalondi, région de Tillabéry), a eu lieu une cérémonie à laquelle ont participé les délégués du gouvernement, de la localité de Makalondi, de l’ONG CONIPRAT et de l’UNICEF.

C’est sous un soleil de plomb, qu’à tour de rôle, les représentants des femmes, des chefs de famille, des chefs religieux, des chefs coutumiers, ainsi que des villages ont annoncé de façon solennelle, abandonner à jamais l’excision des filles.

« Aujourd’hui nous allons enterrer tout ce qui est canifs, couteaux, lames et pots traditionnels d’où ils ne ressortiront plus jamais. »

Les raisons invoquées sont surtout les conséquences de cette pratique ancestrale qui sont d’abord d’ordre physiques comme en a témoigné à Studio Kalangou une victime de cette pratique, Mme Lompo : « j’avais 14 ans, j’étais sur mon lit, à ma grande surprise, on m’a demandé de venir. J’ai demandé où voulez-vous m’emmener, on m’a dit de suivre seulement.  Ils m’ont amené dehors, dans une clôture fait avec des séquos. L’exciseuse se trouvait dans cette clôture. Tout est allé très vite, et je n’ai même pas eu le temps de voir qui allait m’exciser. Depuis ce jour je ne ressens plus de désir sexuel, comme avant. »

En plus de la douleur physique directe ressentie et la disparition de désir sexuel, l’excision peut aussi entrainer des complications pour les femmes enceintes. Ainsi le chef du village de Moussapaga Bawaba, a expliqué à Studio Kalangou qu’ils ont décidé d’« (…) abandonner l’excision, parce que l’hémorragie qu’elle entraine peut s’aggraver et entrainer des problèmes lors des accouchements. ».

Il y a quatre ans, vingt villages de cette même commune de Makalondi, avaient déjà  abandonné l’excision. Aujourd’hui cette décision sera plus suivie car les autorités judiciaires sont aussi concernées.  « Désormais si on découvre une personne qui pratique l’excision clandestinement, elle sera arrêtée. (…) Donc nous allons surveiller de près et dénoncer tous ses pratiquants clandestins. », ajoute le chef du village.

Selon la représentante de l’UNICEF au Niger près de cinq mille enfants de moins de 18 ans, vivants dans les villages concernés, sont désormais protégés contre toutes formes de violence.

Notons cependant, que lors de cette cérémonie, nous n’avons rencontré aucune exciseuse repentie…