Le Sida : une maladie chronique qui se soigne, mais dont on ne guérit pas
Le Sida : une maladie chronique qui se soigne, mais dont on ne guérit pas

Le Sida : une maladie chronique qui se soigne, mais dont on ne guérit pas

Durban en Afrique du Sud a accueilli du 18 au 22 juillet 2016, la 21ème Conférence internationale sur le sida. Il y a 16 ans, de cette tribune, Nelson Mandela avait lancé un appel au monde à lutter contre l’épidémie. Aujourd’hui, pourtant, force est de constater que le fléau est loin d’être éradiqué.

Au Niger, Nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à environ 50 000 personnes.

Exemple, à Maradi, on peut encore mourir encore du Sida, malgré la disponibilité des médicaments retroviraux. Selon le Président de la section locale de « l’Association des personnes vivant avec le VIH sida » Ali Laouali, une prise de conscience s’impose.

Voici ce qu’il a dit à Studio Kalanagou.
« Les gens qui ne veulent prendre les produits antirétroviraux c’est normal qu’il succombent à la maladie ; je suis la devant toi ; cela fait 12 ans que je prends des médicaments ; si ce n’était pas efficace ; est-ce que je serais de ce monde aujourd’hui ; si je ne t’avais pas dit que j’étais séropositif, est-ce que tu l’aurais deviné c’est vraiment efficace ; moi le Conseil que je donne à la population, c’est de venir à l’hôpital afin de déterminer leur statut sérologique. Pour ceux qui se révèlent séropositifs, ils sont pris en charge, y compris sur la plan psychologique ; on fait des groupes de parole »

Au Niger, il existe des centres de traitements où les personnes porteuses du VIH-SIDA bénéficient d’un traitement à base de médicaments.
Studio Kalangou s’est rendu au « Centre de traitement Ambulatoire » de Niamey a vu le jour en Janvier 2014. Depuis sa création, près de 5000 personnes ont été déclarées séropositives, plus de 3000 reçoivent un traitement.

Parmi ces patients, une dame, la quarantaine ; elle est veuve, mère de deux enfants C’est ici, qu’elle reçoit des médicaments. Elle témoigne du choc qu’elle a reçu lorsqu’elle a découvert son statut sérologique ; c’était en 2009.
« J’avais de la fièvre, des maux de tête et vomissement, on m’a hospitalisée pendant environ un mois. Le docteur m’a dit de faire le test ce que j’ai fait, on m’a dit que je suis atteinte du VIH.
J’ai même failli me suicider car j’ai dit que c’est fini pour moi, je vais mourir. Maintenant ça va mieux, je ne sens rien ; je ne manque aucun de mes rendez-vous ; tous les 3 mois, je suis là pour prendre mes médicaments ; je les prends régulièrement le matin à 8 heures le matin et en début de soirée. Ca va; je me porte bien ; il est même rare que je sois atteinte du paludisme ».

L’Oms recommande que «toute personne infectée par le VIH commence le traitement antirétroviral le plus tôt possible après le diagnostic. Le traitement antirétroviral standard consiste à associer au moins 3 médicaments antirétroviraux (ARV) pour supprimer au maximum le VIH et arrêter l’évolution de la maladie.

Le responsable du centre de traitement de Niamey, Dr Yacouba Nouhou Yacouba explique :

« C’est un traitement à vie ; aujourd’hui le VIH est devenu une infection chronique. Mais, il faut une régularité dans la prise de médicaments. Si on ne les prend pas, l’infection va refaire surface.
On ne meurt pas du Sida, mais des infections opportunistes. Le VIH s’en prend aux cellules qui défendent l’organisme ; c’est comme une armée quand elle perd sa défense dans le combat….Le rôle des médicaments, ce n’est pas de détruire le virus ; c’est d’empêcher qu’il ne se multiplie. »

Dossier réalisé par Mariama Diallo Kendah et Mohammed Mamane à Maradi