Dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Tillabéry
Plusieurs déplacés de Anzourou à Tillabéry / Ousmane Mamoudou Studio Kalangou

Dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Tillabéry

La région de Tillabéry située dans la zone dite des trois frontières (Niger, Mali et Burkina) est confrontée depuis quelques années à une insécurité grandissante. Cette insécurité a conduit au déplacement de plusieurs personnes notamment des villages entiers comme c’était le cas à Chinagodar et actuellement Anzourou.

C’est des populations de huit villages du canton d’Anzourou qui se sont déplacées en direction de la ville de Tillabéry pour cause d’insécurité qui les menace. Dans un communiqué d’OCHA Niger disponible ici à la date du 14 mai 2021 c’est un total de 102 179 personnes qui se sont déplacées soit un total de 14 512 ménages.

Et cela n’est qu’une estimation car chaque jour le nombre de ces déplacés internes augmente. Le climat d’insécurité qui grandit de plus en plus dans cette région n’arrange pas la situation. Au micro du studio kalangou certains de ces déplacés s’expriment ainsi « nous sommes 8 villages à avoir quitté, les autres aussi prévoient de quitter » ce qui confirme que ces habitants sont terrorisés.

Par ailleurs ces populations déplorent le manque d’aide venant des autorités car selon elles cela fait longtemps qu’elles ont lancé un appel à l’aide sans aucun succès « c’est à cause du manque d’aide que nous avons quitté, et cela depuis l’année passée quand il y’a eu l’attaque de Moli nous avons appris que c’était avec des motos qu’ils les ont attaqués, ensuite c’était le tour de Zibane, Gadabo et Kottigui où ils ont tué tous ceux qui étaient sortis » c’est cette peur constante qui provoque le déplacement de ces personnes qui sont en quête de sécurité non seulement pour eux mais aussi pour leurs familles.

Ces populations fuient l’insécurité non pas parce qu’elles craignent la mort mais les conditions dans lesquelles elles risquent de mourir comme l’a si bien expliqué un des déplacés au micro du studio kalangou « la mort est inévitable, mais ce sont les conditions de cette mort qui sont inquiétantes, tuer une personne de force c’est cela que nous fuyons ».

Plusieurs organismes internationaux sont venus en soutien à ces population qui en appellent au gouvernement de jeter un regard sur leurs conditions afin de leur venir en aide comme l’a expliqué ce monsieur « s’ils le peuvent, nos provisions que nous avons laissé là-bas qu’ils trouvent un moyen de nous les faire parvenir ».

 

Zeinabou Abdou Saidou