30ème édition de la journée nationale de la femme nigérienne
Un camp de réfugiés au Cameroun / Crédit : The Sanitation and Hygiene Fund/

30ème édition de la journée nationale de la femme nigérienne

Le 13 mai au Niger, c’est la journée nationale de la femme nigérienne. Cette date historique est à mettre à l’actif des femmes qui se sont battues et ont obtenu une meilleure représentativité au sein de la commission nationale préparatoire de la conférence nationale Souveraine du 29 Juillet 1991. C’est le départ des combats pour les droits de la femme. Les années 90 ont été particulièrement marquées par les mouvements démocratiques engagés en Afrique. Et les femmes ne sont pas restées en marge de cette démocratisation.

Aujourd’hui, « Les avancées enregistrées ces dernières années en matière de promotion du leadership féminin et la participation politique des femmes, méritent d’être consolidées et renforcées », a déclaré Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, la ministre de la promotion de la femme, rapporte une dépêche de l’Agence Nigérienne de Presse (ANP).

Les élections législatives du 27 décembre 2020, ont vu l’arrivée à l’assemblée nationale du Niger 48 femmes pour la 3ème législature de la 7eme République. Ce qui est la conséquence de l’adoption de la loi sur le quota comparativement à la précédente législature ou, elles étaient au nombre de 29 femmes.

Mme Allahoury Aminata Zourkaleini reste convaincue que les hommes et les femmes peuvent travailler ensemble pour le « développement du pays ». Mais «  il est indispensable qu’une forte mobilisation soit engagée par le Gouvernement, le Parlement, les Partenaires Techniques et Financiers, les Réseaux des ONG et Associations, les Leaders d’opinion, les Collectifs des syndicats, les Chefs Traditionnels et les Groupements féminins en vue de développer et mettre en œuvre des stratégies adéquates » a-t-elle confiée à l’ANP.

La Femme en milieu rural et urbain

A Maradi, selon la directrice de la promotion de la femme, Mme Adam Jariram, « les femmes sont dans plusieurs mouvements, les femmes pratiquent beaucoup d’activités génératrices de revenus ».

Pour Mme Adam Jariram, même si beaucoup reste à faire, de nombreuses difficultés des femmes ont été allégées « pour que les femmes puissent contribuer pleinement au développement du pays ». Selon Mme Adam Jariram, directrice de la promotion de la femme, la stratégie mise en place par le ministère de tutelle est de « mettre l’accent beaucoup sur l’autonomisation des femmes ». Le développement d’un pays requiert le « concours de tout le monde » a conclut Mme Adam Jariram.

Nombreuses sont les femmes qui exercent dans divers domaines, notamment les femmes enseignantes en milieu rural. Selon Mounkaila Halidou, secrétaire général du Syndicat National des Agents Contractuels et fonctionnaires de l’Education de Base (SYNACEB) la situation des enseignantes en zone rurale n’est pas reluisante. La grande majorité d’entre elles sont celles qui ont été affectées en zone rurale « séparées de leurs époux et qui vivent dans des conditions précaires ». Mounkaila Halidou poursuit « malheureusement c’est cette enseignante-là qui a aujourd’hui du mal à percevoir son pécule à la fin du mois, surtout les femmes qui sont en zone d’insécurité, elles sont exposées ».

Le SG du SYNACEB se demande s’il existe une politique qui promeut les femmes rurales et de surcroit les enseignantes car, « la femme qui est en zone rurale n’est pas la même que la femme que vous trouvez en zone urbaine ».

La femme dans l’administration publique

C’est dans cette optique que Accountability Lab, une organisation indépendante organise depuis 2019, un concours qui prime les personnes les plus intègres de l’administration publique nigérienne. En 2020, trois femmes ont occupé les trois premières places.

Une manière pour l’organisation de lutter contre la corruption en passant notamment par la célébration de l’intégrité des fonctionnaires méritants. Pour Badarou Mariama, lauréate 2020, directrice de la promotion de la femme et la protection de l’enfant de Dosso, cette consécration « est une manière de dire que la femme est intègre » quel que soit son rôle, qu’elle soit « son foyer jusqu’à l’administration ».

Parlant d’administration, il faut savoir qu’au Niger, les femmes juristes sont insuffisantes en nombre dans les hautes fonctions judiciaires, selon l’association chronique juridique.

Pour remédier la situation, l’association mène des réflexions de 2 jours (du 14 au 15 mai 2021) sur cette problématique. Au sortir de ces journées d’échanges, l’organisation entend accompagner 60 filles juristes, des universités du Niger pour le concours de magistrature, a déclaré la présidente de l’association chronique juridique, Mme Gogé Maïmouna.

D’ailleurs « sur plus de 500 magistrats » que compte le Niger, il n’y a que 43 femmes magistrates, explique Mme Gogé Maïmouna. Cette insuffisance des femmes dans les hautes fonctions judiciaires est visible dans les tribunaux. Au niveau des dix tribunaux de grandes instances du pays, « c’est 10 hommes à la tête des tribunaux ». Il y’a trois cours d’appel au Niger « c’est trois procureurs généraux, trois présidents de la cour d’appel » a ajouté la présidente de l’association chronique juridique.

Selon la présidente de l’association chronique juridique, « sur toutes les hautes judiciares, conseil d’Etat…, il n’y a que la cour de cassation qu’il y a une femme ».

Faride BOUREIMA